Sur les réseaux sociaux, le ministre des Sports du Gabon, qui a accompagné tout au long de leur campagne à la CAN l’équipe des Panthères, s’est plaint de l’attitude qu’il juge malveillante de la part de la chaine publique française qui couvre l’actualité africaine à l’occasion d’un reportage sur les stades de la CAN 2012 et 2017. Ce n’est hélas en rien un précédent.
« Je suis étonné qu’une chaîne internationale comme France 24 fasse un reportage sur les stades des CAN 2012 et 2017 du Gabon sans montrer ceux de Franceville, Port-Gentil et Oyem dont l’entretien est fait, d’ailleurs comme celui d’Angondjé. Quel est le but de ce bashing ? », a déploré le ministre des Sports ce mercredi 9 février sur son compte Twitter.
Ce n’est, loin s’en faut, pas la première fois qu’un média public français traite un sujet relatif au Gabon de manière partielle et partiale. « En l’espèce, à l’évidence, il s’agit d’étayer une thèse. Dire que le Gabon a construit des éléphants blancs. D’où l’on déduit que les deniers publics y sont mal gérés », décrypte un journaliste de L’Union qui rappelle que « la réalité n’est souvent pas noire ou blanche, mais grise ». Façon de dire que cette réalité s’accommode mal des présentations simplistes.
Confusion entre journalisme et militantisme
Régulièrement, les médias publics français – très idéologiques, voire partisans – sont accusés de traiter de façon biaisée l’actualité au Gabon. Ils sont réputés pour prendre de manière pavlovienne fait et cause pour l’opposition. C’est le cas de France 24 mais aussi de RFI (lire nos précédents articles sur le sujet) régulièrement pointés du doigt pour confondre journalisme et militantisme.
La distance qui existe entre la réalité et la manière dont les journalistes en rendent compte est à la base du divorce entre ces derniers et la population. Dans un sondage réalisé chaque année par le CEVIPOF, le Centre d’études sur la vie politique française de Sciences Po Paris, il ressort que les médias sont l’institution la moins aimés des Français (celle en qui ils ont le moins confiance) à quasi-égalité avec les partis politiques.