Chef d’Etat-major général des Forces armées gabonaises, le général de division Yves Ditengou a été relevé de ses fonctions par le ministre de Défense. Dans un courrier adressé au chef de l’Etat ayant fuité sur les réseaux sociaux, il exprime son étonnement et lui demande la conduite à tenir. Les prémices d’un conflit entre le général et le ministre Moussa Adamou ?
Nommé en avril 2020 chef d’Etat-major général des Forces armées gabonaises et récemment élevé au grade de commandeur de la légion d’honneur française, le général de division Yves Ditengou a été relevé de ses fonctions le 4 février 2022 par le ministre de la Défense, après avoir été admis en 2e section le 1er février. Le général de division Yves Ditengou ne semble pas accepter son limogeage. Ce d’autant plus que nommé par décret du président Ali Bongo, il est démis par une note de service de Michael Moussa Adamo. C’est du moins ce qu’indique un courrier mal daté qu’il aurait adressé au chef de l’Etat et ayant fuité sur les réseaux sociaux.
Dans ce courrier où il fait allusion à la note de service du ministre Moussa Adamo, Yves Ditengou fait savoir à Ali Bongo qu’après son admission en 2e section, il attendait la nomination par décret présidentiel de son remplaçant pour la passation de commandement. «A ma grande surprise je viens d’être relevé de mes fonctions par note de service citée supra du ministre de la Défense qui confie l’intérim à mon adjoint chargé des opérations», s’est plaint le général de division. Dans cette note de service datée du 2 février 2022, Michael Moussa Adamo indique que, «l’intérim de fonction sera assuré par le général de brigade Jean Bedel Boucka cumulativement avec ses fonctions actuelles».
Une démarche jugée non orthodoxe par le général de division qui dénonce l’absence d’un parallélisme des formes. Au regard de cet écart administratif, il dit se tenir à la disposition d’Ali Bongo. «Aussi, ai-je l’honneur de vous demander très respectueux Excellence, la conduite à tenir», a écrit Yves Ditengou qui semble-t-il, attend les instructions d’Ali Bongo pour céder son fauteuil. Les signes d’un conflit larvé entre le ministre de la Défense et le militaire de près d’une soixantaine d’années ? Depuis la fuite sur les réseaux sociaux, l’opinion s’interroge tant le fait est inédit dans le pays.