Les pertes annuelles totales de recettes fiscales du Gabon s’élèvent à 248,7 millions de dollars (144,369 milliards de francs CFA). Ce qui représente 1,5% de son PIB, a indiqué le rapport « justice fiscale : état des lieux 2021, publié par le groupe du Tax Justice Network.
Les conclusions de la deuxième édition du rapport «Justice fiscale : état des lieux », fruit de la coopération de trois réseaux, Tax Justice Network (des chercheurs), l’Alliance mondiale pour la justice fiscale (des ONG comme Oxfam, Attac…) et l’Internationale des services publics (une fédération internationale regroupant plus de 700 syndicats), indiquent une perte de recettes fiscales annuelle de plus de 144 milliards de francs CFA au Gabon, soit plus de 1,5% de son PIB nationale.
Ces pertes sont réparties entre celles liées à la fraude dans l’impôt sur les sociétés, qui sont de l’ordre de 227.40 dollars (132 milliards de FCFA), et celles liées à la fortune offshore, soit 21.3 millions de dollars (12,4 milliards de FCFA). Ces pertes fiscales annuelles relatives à l’abus fiscal des entreprises équivalent à la vaccination complète possible de 14.5 millions de personnes et représentent 1,4% du PIB du pays, selon les données du rapport « Justice fiscale : état des lieux ».
S’agissant des bénéfices réalisés au Gabon et transférés vers l’extérieur, ils sont estimés à 440 milliards de FCFA. A cela, s’ajoute la fortune offshore détenue par des citoyens du pays qui est de l’ordre de 1,8 milliards de dollars (1044 milliards de francs CFA), soit 10,8% du PIB. Quant aux pertes de recettes fiscales liées à la fortune offshore, elles sont de l’ordre de 21,3 millions de dollars (12,4 milliards de FCFA).
Selon le rapport, le commerce extérieur demeure le vecteur trading le plus vulnérable pour le Gabon avec un score de vulnérabilité de 56, supérieur à la moyenne de la région qui est de 53. Les principaux partenaires responsables de cette vulnérabilité sont : la Chine (44,9%) ; l’Australie (7,1%) et la Corée du Sud (6.6%).
Sur les 154 pays où des données sont disponibles, les pertes fiscales directes constatées s’élèvent à 429 milliards d’euros. 277 milliards d’euros sont perdus en impôt sur les sociétés du fait des abus transfrontaliers par les multinationales et 152 milliards en évasion fiscale par des particuliers fortunés qui transfèrent leur argent à l’étranger.
Pour calculer ces pertes nettes, les auteurs ont pris par exemple les bénéfices des multinationales filant vers les paradis fiscaux : 1 055 milliards d’euros (environ 40 % des bénéfices totaux), avant d’appliquer les taux d’impôt sur les sociétés pays par pays selon là où l’activité est réellement réalisée. Les chiffres sont énormes, mais montrent que les multinationales sont bien au cœur du problème, elles sont responsables de la majorité de l’évasion fiscale en volume, mais aussi de près d’un tiers de la production économique mondiale, de la moitié des exportations et d’un quart de l’emploi.