Mille sept cents mètres – 1,7 kilomètre ! C’est la longueur du canal à achever pour définitivement clore le chapitre du canal de Nzeng-Ayong. En attendant, l’infrastructure draine abondamment les eaux pour les déverser sur les quartiers en son aval. «Il faut absolument achever l’infrastructure», souhaitent les riverains qui en appellent encore à l’Union européenne et à l’Etat gabonais.
Si le problème de l’entretien du canal m de Nzeng-Ayong, dans son ensemble, se pose depuis sa mise en service, l’achèvement de ce projet d’envergure est le nouveau tourment pour la population. Normalement et logiquement, comme pour celui de Batavéa, les eaux drainées doivent être déversées dans un cours d’eau naturel. Dans le cas du bassin versant de Nzeng-Ayong le flot devait déboucher sur un bras de mer.
Manque de financement pour mener le projet à son terme
A ce qu’il semble et selon les chiffres du ministère des Travaux publics (TP) et de l’entreprise adjudicataire de ce marché, il reste 1,7 kilomètre à réaliser pour définitivement régler le problème des inondations dans les quartiers impactés par ce projet. Les financements pour réaliser ce qu’il reste du projet font cependant défaut.
Certains acteurs du projet, notamment la partie gabonaise, en arrivent donc à faire un appel du pied à l’Union européenne (UE). Or, le Fonds européen de développement (FED) avait déjà fait don de la moitié des fonds nécessaires à l’exécution de ce qu’il est convenu d’appeler la première partie du projet. Le gouvernement gabonais est donc particulièrement attendu sur ce dossier qui, bien qu’ayant pour but de résoudre un problème en amont, en cause désormais un autre, plus important, en aval. Le non-achèvement du canal met, par ailleurs, en danger d’autodestruction ce qui a déjà été réalisé.
Par endroits, autour du canal, des élévations du niveau des eaux et des débordements ont, en effet, été constatés lors les dernières pluies. Ce phénomène sur une infrastructure nouvellement livrée est consécutif de ce que l’aval de cette grande canalisation n’est pas ouvert, se terminant littéralement en cul-de-sac. Toutes les eaux, tous les détritus et même la latérite drainés depuis les quartiers en amont sont déversés sur les quartiers en contre-bas de la réalisation. Ce qui impacte négativement la vie des occupants de ces zones.
«Ceux qui vivent plus bas sur le trajet du canal sont désormais régulièrement soumis à d’énormes inondations. L’infrastructure a réglé le problème en haut, mais en a créé en bas. C’est pourquoi nous disons ici qu’il faut absolument finir le travail», maugrée un riverain de la Nouvelle-Cité de Nzeng-Ayong.
Pour certains, les études préalables n’ont sans doute pas été correctement menées. «Le bon sens aurait voulu que les travaux commencent par l’aval pour remonter et s’achever vers l’amont». «Pourquoi n’a-t-on pas commencé par l’aval ? Est-ce une décision politique prise parce que les zones où commencent le canal sont très fréquentées et que le canal est vu par beaucoup de gens ? Qu’on nous disent clairement que ce projet n’était que propagandiste», questionne le même habitant de la Nouvelle-Cité avant d’ajouter : «Les élections arrivent et leur canal crée maintenant des nouveaux mécontents. On va voir ça ici !»
Grosso modo, il reste selon les estimations près de 1,7 kilomètre à réaliser. Un travail qui, selon les techniciens du BTP, pourrait prendre 24 mois. Au regard des avaries qui pourraient survenir et des dégâts pouvant en résulter, certains au sein des populations riveraines en appellent encore à l’Union européenne et à l’Etat gabonais pour que soit achevé le kilomètre sept restant.