Si le phénomène de viol sur minueur renvoit très souvent à celui des jeunes filles, ces actes delictuels ont desormais tendance à toucher les jeunes garçons. En effet, une étude menée au Canada par le site policyoptions.irpp.org indique qu’un homme sur dix révèle avoir été victime d’abus sexuels durant l’enfance.
On a tendance à associer les agressions des garçons aux événements perpétrés dans certaines congrégations religieuses, ou même à des hommes qui « offrent des bonbons aux abords des écoles ». En vérité, elles ont le plus souvent lieu dans l’environnement familial des enfants. Dans 80 à 90 % des cas, l’agresseur est un membre de la famille proche ou élargie, ou une personne connue de la victime. Il faut noter aussi que les agresseurs ont beaucoup plus recours à la manipulation qu’à la violence physique.
Encore aujourd’hui, la problématique des violences sexuelles envers les hommes n’est pas pleinement reconnue, au point d’être négligée. Les hommes ont tendance à s’isoler et à réprimer leurs réactions post-traumatiques. Une des raisons de leur silence est leur sentiment de honte exacerbé par la socialisation masculine. Ils ont notamment l’impression de ne pas avoir été assez forts ou assez déterminés pour se défendre. Souvent, ils se sentent profondément trahis car ce sont des adultes, la plupart du temps connus d’eux, qui ont abusé de leur confiance, alors qu’ils auraient dû avoir un rôle de protecteur auprès d’eux.
Les répercussions psychologiques et relationnelles de l’agression sexuelle durant l’enfance sont nombreuses: symptômes de stress post-traumatique, détresse psychologique, etc. Certains hommes se demandent si les abus subis n’ont pas forgé leur orientation ou leur identité sexuelle. L’abus sexuel en enfance peut aussi avoir des répercussions sur l’exercice du rôle parental. Une confusion peut naître dans l’esprit des victimes entre les soins nécessaires au développement d’un enfant et des comportements abusifs.
Encore aujourd’hui, la problématique des violences sexuelles envers les hommes n’est pas pleinement reconnue en tant que problème de société. Sans cette reconnaissance, il ne pourra y avoir de véritables politique de prévention, de recherches approfondies pour mieux comprendre et documenter le phénomène et de mise sur pied de services d’aide adéquats qui répondent aux multiples besoins.