S’ils estiment être laissés pour compte par les autorités qui ne se soucieraient d’eux qu’au moment des litiges électoraux, les magistrats assurent que le pouvoir exécutif représenté par le chef de l’État et le chef du gouvernement ne veut en réalité le bien de personne, «même pas celui des populations».
Au Gabon, le divorce semble prononcé entre le pouvoir judiciaire et les pouvoirs exécutif et législatif accusés par le premier de s’être «taillé la part du lien dans ce pays» et de ne militer que pour leurs propres intérêts. Président du Syndicat national des magistrats, Germain Nguema Ella n’a aucun doute. Il l’a assuré le 5 janvier au terme de l’assemblée générale de son organisation, «l’exécutif ne voudra jamais de notre bien s’il n’est pas contraint de le faire. D’ailleurs, il ne souhaite le bien de personne même pas [celui] de la population».
Au Synamag, on estime en effet que «les membres du gouvernement ne sont là que pour défendre leurs propres intérêts. L’amélioration des conditions de vie des populations ne fait pas partie de leur programme gouvernemental».
Pour l’organisation syndicale qui menace d’entrer en grève à la fin de ce mois de janvier si leur revendication liée à la dotation du ministère de la Justice en véhicules ne trouve pas de réponse satisfaisante de la part du gouvernement, le leitmotiv de nos dirigeants se résume à : «voler, détourner, se servir à satiété, s’enrichir au maximum». Les magistrats en veulent pour preuve que «chaque gouvernement a en son sein des génies de la surfacturation, du détournement et de l’affairisme, qui mettent en péril la réalisation des projets sociaux».