Accusant les pouvoirs exécutif et législatifs de s’être taillé la part du lion, reléguant le pouvoir judiciaire à la mendicité, les magistrats qui réclament de meilleures conditions de travail, dont une dotation en véhicules, menacent d’entrer en grève au terme du préavis de 15 jours qu’ils envisagent de déposer sur la table d’Erlyne Antonella Ndembet Damas.
Ils n’en peuvent plus d’attendre. Les magistrats menacent désormais de lancer un mouvement de grève le 27 janvier prochain si le gouvernement ne trouve pas de solutions à leurs différentes revendications. C’était l’une des décisions de l’assemblée générale du Syndicat national des magistrats (Synamag) tenue à Libreville, le 5 janvier, au cours de laquelle l’organisation a annoncé le vote à l’unanimité du dépôt d’un préavis de grève de 15 jours.
Si les magistrats menacent d’un nouveau débrayage, c’est qu’ils ont le sentiment de ne pas avoir assez de valeur aux yeux des autorités. Or, «nous pratiquons un noble métier ; nous sommes les régulateurs des relations humaines dans la société ; nous veillons et garantissons le respect des droits fondamentaux des citoyens ; nous représentons le pouvoir judiciaire ; nous sommes l’ultime garant de la cohésion sociale», rappelle Germain Nguema Ella, qui regrette de ne pas bénéficier réellement des «attributs» du pouvoir que ses collègues et lui-même sont censés incarner.
«Les pouvoirs exécutif et législatif se sont taillé la part du lion dans ce pays, reléguant le pouvoir judiciaire à la mendicité. Il faut attendre les périodes électorales pour que les plus hautes autorités de ce pays reconnaissent la prééminence du pouvoir judiciaire dans l’apaisement des tensions sociales», ironise le président du Synamag, tout en rappelant que seul le ministère de la Justice n’a pas reçu de dotation en véhicule depuis plus de 10 ans, «contrairement aux autres administrations qui bénéficient du renouvellement de leur parc automobile presque chaque année».