Les tensions commencent à se faire jour au sein du « Copil citoyen », un collectif dont l’inspirateur est l’ancien premier ministre Raymond Ndong Sima. Sur les réseaux sociaux, Marc Ona Essangui a déclaré que celui-ci n’en « a jamais été membre ». Ambiance…
Le succès commencerait-il à monter à la tête de certains des membres du Copil ?
Grisé par les deux « succès » obtenus devant la Cour constitutionnelle qui a annulé coup sur coup courant décembre deux arrêtés gouvernementaux anti-Covid, les membres de ce collectif commencent à étaler leurs dissensions sur la place publique.
La querelle porte sur le fait de savoir qui doit diriger ce collectif, ainsi que sur la stratégie à suivre. Et pour écarter un rival, tous les coups manifestement sont permis.
Simaleaks
Ainsi de la « fuite » (organisée) ce jour du message vocal posté par Raymond Ndong Sima, le véritable créateur et dirigeant officieux du Copil citoyen, sur le groupe WhatsApp du collectif juste après Noël (lire notre article). Ce message n’aurait jamais du être rendu public, n’eut-été l’un des membres de ce groupe WhatsApp pour l’éventer. Car c’est bien l’un des membres du Copil (dont nous tairons l’identité) qui a sciemment pris l’initiative de partager cette audio.
Pourquoi l’a-t-il fait ? Voici sa réponse. « Raymond Ndong Sima commençait à prendre trop de place. Or, nous sommes un collectif. Nous devons diriger à plusieurs, par consensus », se plaint l’auteur de cette fuite.
Un ancien premier ministre à l’origine de la création de ce collectif « citoyen »
Etrangement, ce document nous a été apportés le jour même où l’information selon laquelle M. Ndong Sima avait été hospitalisé après avoir contracté la Covid-19, lui qui refusait de se faire vacciner, est parue (lire notre article). Une bien étrange conjonction de calendrier… Comme si cela faisait mauvais genre de voir le fondateur du Copil citoyen, qui n’est pas vacciné, se retrouver à l’hôpital pour infection à la Covid-19 alors que l’on sait que ce collectif conteste l’efficacité du vaccin (sans aucune base scientifique, au demeurant).
« Les deux événements n’ont rien à voir », jure l’auteur de la fuite. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que peut-être valait-il mieux, aux yeux de certains des membres du Copil citoyen, se désolidariser d’un membre, fût-il imminent, devenu gênant pour la cause.
Mais pour ce professeur de science politique de l’UOB, la raison de ce « reniement » est ailleurs. « Le Copil citoyen est officiellement un collectif issu de la société civile. Or, le fait qu’un homme politique, qui plus est un ancien premier ministre, en soit le fondateur est pour le moins gênant pour leur storytelling », explique l’universitaire.
Tel Pierre reniant Jésus
Quoi qu’il en soit, les membres du Copil citoyen ont redoublé d’effort tout au long de la journée pour tenter de convaincre que l’ancien premier ministre n’était pas membre de leur collectif.
Réagissant à l’un de nos articles sur Facebook, Marc Ona Essangui, responsable de l’ONG The Brainforest, n’a pas craint d’écrire, sans l’ombre d’un scrupule, que « (Raymond Ndong Sima) n’a jamais été membre du Copil citoyen », alors que celui-ci se bat contre la Covid-19 sur son lit d’hôpital. Tel Pierre reniant Jésus. « Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois », est-il écrit dans la Bible. Des mots que les membres du Copil citoyen seraient bien inspirés de méditer.