Si leur nombre exact reste flou, les armes légères et de petit calibre en circulation au Gabon devraient bientôt bénéficier d’un contrôle plus strict de la part des autorités qui annoncent la création d’une commission spéciale adossée au ministère des Affaires étrangères. Il s’agit en réalité d’un projet vieux d’au moins cinq ans.
Rangé dans les tiroirs depuis plusieurs années avant d’être évoqué à la suite des émeutes postélectorales de 2016 puis en janvier 2017 à la faveur d’un atelier de sensibilisation organisé par le ministère de l’Intérieur, le dossier lié au danger des armes à feu a de nouveau été placé sur la table des réflexions. C’était à l’occasion du Conseil des ministres du 17 décembre dernier. Cette fois encore, les autorités gabonaises annoncent la création d’une Commission nationale de lutte contre la circulation et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC).
Si l’atelier organisé quatre ans plus tôt en partenariat avec la CEEAC exprimait une simple intention, la semaine dernière un projet de décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement de ladite commission a été adopté. Les autorités disent attendre «la collaboration de tous les acteurs gouvernementaux impliqués, des partenaires nationaux et internationaux pour concevoir, orienter, assurer le suivi et l’évaluation des mesures de contrôle et de la bonne gestion des ALPC» grâce à cet outil.
Selon un rapport publié en 2007 par Aaron Karp, professeur de Sciences politiques à l’Université Old Dominion (Virginie, USA) et consultant senior au Small Arms Survey à Genève (Suisse), «au Gabon, le nombre total d’armes à feu (tant licites qu’illicites) possédées par les civils est estimé à 190 000». Dans la sous-région, le nombre d’ALPC est estimé par les Nation-Unis à 10 millions. À cet effet, il est également annoncé la création d’une Autorité nationale de coordination rattachée au ministère des Affaires étrangères, conformément à la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des ALPC, dite «Convention de Kinshasa» à laquelle le Gabon fait partie.