Dans une récente interview publiée dans le magazine Jeune Afrique, Yves Sylvain Moussavou Boussougou, le secrétaire général (SG) du Conseil national du le Plan d’accélération de la transformation (PAT), fait le point sur cette nouvelle boussole du gouvernement gabonais pour développer son économie sur la période 2021-2023.
« Sur les 3 191 milliards de FCFA de besoin de financement, 900 milliards ont déjà été mobilisés auprès des bailleurs de fonds internationaux, signés et ratifiés par notre Parlement », déclare le responsable.
En faisant le ratio de ces données, il en ressort que le Gabon, à travers ses partenaires financiers internationaux devrait encore mobiliser 2 291 milliards de FCFA, soit 71,79% du montant global à obtenir afin de réaliser les 34 projets du PAT dans les domaines de l’énergie, le transport, la santé, l’éducation, l’industrie, etc.
Il indique que le Gabon est encore à ce niveau de mobilisation financière car le pays rencontre « quelques difficultés dans l’exécution de ces projets soit par manque de maîtrise des procédures ou de dialogue avec les bailleurs de fonds, soit par la non-mobilisation des contreparties financières » qui incombent à la partie gabonaise. Il reste donc à peu près deux ans au Gabon pour pouvoir mobiliser le reste de l’enveloppe financière du PAT. Soit une moyenne de plus de 1 000 milliards de FCFA par an sur les deux dernières années.
Selon Yves Sylvain Moussavou Boussougou, l’objectif du PAT est de sortir le pays de la dépendance pétrolière et transformer son modèle économique. Car même si la part relative aux nouveaux moteurs de croissance (mines, agro-industrie, bois) est passée de 56% à 67% entre 2010 et 2019, le pétrole pèse toujours dans la formation de la richesse nationale (33%). Les recettes fiscales contribuent à hauteur de 35%. Le projet à terme est donc de réduire à une portion congrue la part du pétrole dans les recettes du pays pour privilégier les mines, l'agro-industrie et le bois.
« Le PAT va intensifier la dynamique et lever d’ici 2023, les derniers obstacles pour débrider l’action d’investissement dans chacune des filières visées », déclare M. Moussavou Boussougou.