Après avoir introduit une requête pour l’annulation de l’arrêté n°559/PM du 25 novembre 2021 fixant l’entrée en vigueur des dernières mesures anti-Covid, le Copil citoyen sera auditionné le 21 décembre par la haute juridiction. Espérant avoir gain de cause, le mouvement a lancé une pétition pour préserver le respect des libertés individuelles et collectives garanties par la Constitution et contribuer à une gestion objective et participative de la riposte au Covid-19.
«Non à la vaccination obligatoire insidieuse et à la privation des libertés au Gabon». C’est en substance, ce que dit le Copil citoyen qui a introduit auprès de la Cour constitutionnelle, une requête pour l’annulation l’arrêté n°559/PM du 25 novembre 2021. Ce texte fixe l’entrée en vigueur des mesures anti-Covid se rapportant à l’obligation jugée insidieuse de la vaccination à défaut du paiement d’un test PCR facturé à 20 000 ou 50 000 francs CFA et 70 000 francs CFA pour les voyageurs internationaux non vaccinés.
Ce 21 décembre, la Cour constitutionnelle auditionnera dans ce cadre le Copil citoyen. «Nous allons aller exposer nos motifs, nos arguments. On a besoin pour cela de l’implication de tout le monde», a déclaré Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, l’un des leaders de la plateforme qui a d’ailleurs lancé une pétition.
Une pétition et des signatures pour soutenir l’argumentaire à la Cour
L’idée avec cette pétition, a-t-il expliqué, «est de recueillir un ensemble d’éléments scientifiques qui puissent attester de la non volonté des Gabonais à subir toutes ces mesures». Disponible en ligne et en support physique, la pétition poursuit 10 objectifs fondant la charte du Copil citoyen qui dit vouloir marquer sa solidarité aux efforts du gouvernement en matière de riposte mais surtout l’accompagner «à agir dans l’intérêt des Gabonais». Ce dans le respect de la Constitution, la transparence, en limitant les initiatives menaçant le vivre ensemble. Par leurs émargements, les signataires réaffirment leur engagement à être solidaires des actions menées par ce mouvement de la société civile qui a déployé le 20 décembre, certains volontaires sur le terrain pour recueillir le maximum de signatures avec à la clé, un besoin estimé à 1 200 signatures.
«On a pu recueillir un nombre de signatures. On a eu à échanger avec plusieurs personnes. Beaucoup de personnes ont dit avoir peur de mettre leurs signatures bien qu’étant contre les mesures décriées. On s’attendait à être inondé», a commenté un peu déçu, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso qui, quittant le Centreville, s’est rendu dans certains quartiers populaires où il y a eu un peu plus d’engouement. Avec sa requête et sa pétition, le Copil citoyen veut défendre le caractère volontaire de la vaccination par la suppression des mesures jugées discriminatoires et tendancieuses envers les non volontaires au vaccin ; veiller à la communication au public par le Copil Gabon des rapports financiers sur la gestion des fonds Covid-19. Il souhaite également mettre à la disposition du gouvernement des experts désignés par la société civile pour un audit civique de cette gestion ; militer pour la dotation d’un budget conséquent au CIRFM et au CENAREST pour valoriser l’expertise scientifique du Gabon dans le cadre de la lutte contre Covid-19.
Respecter les libertés et contribuer à une gestion de la riposte Covid-19
Il veut également veiller à la signature d’un document cadre entre le Copil Gabon, le syndicat du personnel soignant et le Copil citoyen attestant de la mise aux normes des plateaux techniques et des commodités de base permettant au personnel soignant d’être dans les conditions optimales de riposte à la Covid-19 sur l’ensemble du territoire. La signature d’un document cadre attestant de la présence au sein des établissements du minimum sanitaire en matière de respect du protocole sanitaire ; au rajout dans le consentement éclairé actuel de la mention : «le gouvernement gabonais s’engageant pour sa part à couvrir toutes les charges en cas d’effets secondaires avéré et/ou décès prouvé comme consécutif au vaccin».
A cela s’ajoutent, la présentation d’un bilan de santé rendu gratuit par tous les volontaires pour juger de l’éligibilité au vaccin. Le Copil citoyen exige la multiplication des centres de dépistages gratuits sur toute l’étendue du territoire national ; la prise en charge au ¾ par l’Etat via le Copil Gabon ou un autre organisme, de tous les frais liés à la quarantaine des voyageurs gabonais de retour dans leur pays, à défaut de supprimer la quarantaine pour les passagers présentant un test PCR négatif ou carte de vaccination à leur arrivé au Gabon. La société exige également le retour à la pratique normale des cultes par la levée des mesures restrictives et la fin du couvre-feu sur l’ensemble du territoire national. «Peu importe l’issue de la décision de la Cour, c’est surtout ce message-là que nous voulons faire passer».