Le Copil citoyen a introduit une requête auprès de la Cour constitutionnelle contre les récentes mesures anti Covid. Le gouvernement a annoncé le 18 décembre le retour aux anciennes mesures en attendant le rendu de la haute juridiction. Entre gratuité du test PCR et couvre-feu à 21h pour les non vaccinés, les personnes vaccinées sont libres de circuler et exemptées du couvre-feu.
Censées entrées en vigueur le 15 décembre dernier, les derniers mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 se rapportant à l’obligation jugée insidieuse de la vaccination à défaut du paiement d’un test PCR facturé à 20 000 ou 50 000 francs et 70 000 francs CFA pour les voyageurs internationaux non vaccinés, ont été suspendues par la Cour constitutionnelle. La haute juridiction devrait donner une réponse au Copil citoyen qui l’a saisi pour annulation de l’arrêté n°559/PM du 25 novembre 2021 fixant l’entrée en vigueur desdites mesures. Si toutes les attentions convergent désormais vers elle, le gouvernement a pour sa part annoncé le 18 décembre que «les anciennes mesures demeurent en vigueur».
L’opinion suspendue à la réponse de la Tour de Pise
Au nombre de ces mesures, la gratuité du test PCR et le VIP à 20 000 francs CFA ; l’obligation du port du masque ; l’interdiction des rassemblements de plus de 30 personnes ; le couvre-feu de 21h à 5h du matin ; l’ouverture des bars, restaurants, snack-bars jusqu’à 21h ; l’obligation d’un test PCR d’une validité de 14 jours ainsi que l’autorisation spéciale délivrée par le ministère de l’Intérieur pour les déplacements vers l’intérieur du pays ; l’obligation pour tous les voyageurs en provenance de l’étranger de se soumettre à un test PCR de 20 000 francs CFA ; le confinement obligatoire dans un établissement hôtelier agréé pour les personnes non vaccinées en provenance de l’étranger jusqu’à l’obtention des résultats du test ; l’exemption du confinement pour les passagers vaccinés ; la libre circulation sur le territoire national et l’exemption du couvre-feu pour les personnes vaccinées.
Un retour à l’ancienne qui pour l’heure, satisfait une bonne partie de l’opinion qui juge discriminatoires et vénales les récentes mesures anti-Covid. Alors que le Copil citoyen considère la suspension de l’arrêté du Premier ministre comme la «première étape de la victoire de la mobilisation citoyenne», l’opinion reste pour sa part dubitative quant à la réponse de la Cour. Donnera-t-elle un avis favorable au Copil citoyen ou au contraire, donnera-t-elle raison au gouvernement qui par l’arrêté querellé, a «roulé les députés». Pour rappel, ces derniers avaient demandé au gouvernement de reconsidérer sa volonté de mettre fin à la gratuité des tests PCR et même d’augmenter leurs tarifs. «Fuyant» le débat au Parlement, le gouvernement avait opté pour l’arrêté. Beaucoup espèrent que la Cour constitutionnelle ne va pas se pencher, cette fois encore, du même côté comme la Tour de Pise, selon la célèbre expression d’André Mba Obame.