Les annonces gouvernementales du 27 octobre dernier, renforçant les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19, bien qu’impopulaires, ont été confirmées et réaffirmées ce 13 décembre lors d’une conférence de presse par plusieurs membres de l’équipe dirigée par Rose Christiane Ossouka Raponda. «Il n’y a pas d’atteinte aux droits fondamentaux des citoyens», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha. Dès le 15 de ce mois les tests PCR gratuits passeront à 20.000, tandis que les VIP seront à 50.000 francs CFA et le Pass sanitaire obligatoire pour accéder aux lieux publics.
Annoncée à grand renfort de publicité, la conférence de presse organisée dans le but d’apporter des précisions sur les évolutions et les nouvelles décisions prises contre la pandémie de Covid-19, a donné la convenance aux ministres présents d’appuyer les récentes décisions gouvernementales.
Ainsi, l’entrée dans les lieux publics sera conditionnée, dès le 15 décembre, par la présentation d’un Pass sanitaire, en l’occurrence une carte de vaccination contre le Covid-19 ou un test PCR négatif. Mieux encore, les membres de l’équipe dirigée par Ossouka Raponda ont précisé que ces tests passeront de la gratuité à 20.000 et à 50.000 francs CFA, pour les tests VIP, jadis à 20.000 Francs. Au-delà de tout, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha estime qu’il n’y a pas d’atteinte aux droits fondamentaux des Gabonais et que «ces mesures permettent la protection de la santé de la population» et «un retour à une vie normale».
Alors que le mécontentement gagne la population et que les centrales syndicales sont vent debout pour une ville morte, le 15 décembre, en vue de protester contre la hausse des prix des tests Covid-19 et l’obligation de présentation d’un pass sanitaire pour accéder aux lieux publics, l’on espérait quelques meilleurs précions du gouvernement sur ces questions. Que non ! Sept ministres, mobilisés autour de ces problématiques, ont simplement rappelé qu’il est question de «protéger la vie des Gabonais», sans plus.
«Il n’y a pas d’incompatibilité entre les mesures qui sont prises pour protéger la santé de la population et la relance économique», a laissé entendre le ministre en charge de l’Intérieur qui, face aux menaces de désobéissance civile, répond : «nous aviserons en fonction de la situation».
Le ministre de la Santé, fervent défenseur de la vaccination, souligne que «le dépistage coûte très cher, il ne protège pas, il n’empêche pas de mourir», et que la hausse des prix des tests permettra la soutenabilité financière pour l’acquisition de ces tests. Il assure qu’en prenant ces décisions, il est question de «prioriser l’investissement sur la prévention (vaccination) que sur le dépistage».
Interrogé sur les Conseils des ministres en visioconférence alors que les ministres sont supposés être vaccinés, le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, justifie ces mesures, «qui ne sont pas une invention gabonaise», par la prévention «d’une quatrième vague», ajoutant qu’ils permettent d’éviter un certain nombre d’écueils en l’occurrence les embouteillages, les retards.
Lors de sa communication du 27 octobre, le gouvernement a annoncé qu’«à compter du 15 décembre 2021, le test PCR, qui était gratuit, sera désormais à 20 000 FCFA. Dans des espaces VIP, le test PCR qui était à 20 000 FCFA sera facturé à 50 000 FCFA. Le gouvernement précise enfin l’obligation de présentation du test PCR ou de l’attestation de vaccination pour l’accès aux lieux publics à compter du 15 décembre 2021».