Le 2 décembre, le chef de l’Etat gabonais a reçu en audience la présidente de la Cour constitutionnelle. Marie-Madeleine Mborantsuo qui a annoncé à Ali Bongo la célébration en janvier 2022, du 30e anniversaire de l’institution qu’elle dirige depuis toujours a également évoqué avec lui les élections de 2023. Elle songe à l’amélioration du processus électoral.
Créée en 1991, la Cour constitutionnelle du Gabon soufflera sa 30e bougie en 2022. C’est du moins ce qu’a indiqué sa présidente, Marie-Madeleine Mborantsuo, à l’issue d’une rencontre le 2 décembre avec le président de la République, Ali Bongo. «Nous lui avons fait part de ce qu’en janvier 2022, la Cour constitutionnelle de la République gabonaise aura 30 ans d’existence et que la cour entend organiser en marge de sa rentrée solennelle habituelle, un colloque qui va marquer ces 30 ans de l’existence de la Cour constitutionnelle», a déclaré celle qui fut membre de la Commission spéciale de rédaction de la Constitution du 26 mars 1991, qui crée la Cour constitutionnelle. Marie-Madeleine Mborantsuo en devient membre en octobre de la même année, avant d’en être la première présidente et la seule 30 ans après.
Haute juridiction en matière constitutionnelle dans le pays, cette Cour statue en premier et dernier ressort pour toutes les affaires dont elle est compétente, parmi lesquelles, les résultats des élections politiques. Cependant, après chaque échéance capitale, les acteurs impliqués et particulièrement ceux de l’opposition, mettent en doute les décisions de cette Cour en accusant particulièrement sa présidente de faire la part belle à la famille Bongo avec qui elle a des liens et au pouvoir depuis 1967. «Je ne cesse de répéter que je ne fais pas gagner d’élections à qui que ce soit car je n’en organise pas, mais personne ne veut m’écouter», avait-elle déjà lâché agacé, en affirmant que dans son travail elle ne connait ni famille biologique ni majorité ni opposition.
Aujourd’hui, elle reproche aux acteurs politiques de s’y prendre en retard et a abordé la question avec Ali Bongo. «Souvent, les citoyens ainsi que les acteurs politiques attendent la dernière minute pour réfléchir à la question électorale», a-t-elle dit à l’issue de cette rencontre. Marie-Madeleine Mborantsuo estime «qu’il y a suffisamment de temps pour que les uns et les autres puissent voir dans quelle mesure le processus électoral peut être amélioré, dans quelle mesure les agents électoraux peuvent être mieux formés». Se fondant sans doute sur les expériences du passé, elle souhaite donc que chaque acteur s’y prenne à temps. Faut-il croire qu’Ali Bongo sera sur la ligne de départ en 2023 ou va-t-il simplement relayé le message à ses « camarades » pour qu’ils se préparent déjà ?