Rappelé auprès de ses ancêtres ce mercredi 1er décembre 2021 des suites d’une aggravation d’une maladie qu’il aurait traîné depuis des années, le baobab du syndicalisme Louis Patrick Mombo a reçu les hommages de tous ses compatriotes, tous bords et toutes obédiences confondus. De Son compère Fridolin Mve Messa à Paul-Marie Gondjout en passant par Jean Ping, Marc Ona Essangui et Geoffroy Foumboula Libeka, tous ont tenu à dire un au revoir mérité à ce digne fils du Gabon.
S’il s’évertuait à ne pas faillir dans le combat pour un secteur éducatif noble et valorisé, le délégué général de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) souffrait. C’est ce qu’ont révélé ses pairs lors d’un rassemblement observé ce mercredi 1er décembre 2021 au sein du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) où se trouvait la dépouille du guerrero avant d’être conduite à la mosquée où aura lieu la dernière sortie médiatique et publique du syndicaliste avant d’être inhumé promptement comme le souhaite sa religion musulmane.
Mais l’homme aura développé un sens aigu du syndicalisme à telle enseigne que les enseignants sont unanimes « le syndicalisme était sa seconde religion ». Fin connaisseur des textes relatifs au Code du travail voire du Statut général de la Fonction publique, Louis Patrick Mombo n’aura jamais lésiné sur les moyens pour défendre les droits des enseignants et des apprenants qu’il chérissait tant. Au point de donner sa vie pour leur cause. Un sacrifice qui n’a pas laissé indifférents les observateurs de la vie publique notamment les acteurs politiques et de la société civile.
Un florilège d’hommages pour un homme unique
Aux premières minutes de son départ, c’est Marcel Libama, son acolyte de toujours, qui délivre un message d’une grande portée. « Notre camarade Hassan s’est battu durant cette grève, avec pugnacité et courage au mépris de sa vie […] Nous continuerons à nous battre pour ces valeurs de liberté, d’égalité et de justice sociale », a-t-il indiqué.
Dans la foulée, l’ancien Vice-premier ministre Ben Moubamba a tenu à saluer le chemin de son devancier vers l’au-delà. « Dans mon entendement la victoire finale commence par une rupture épistémologique avec les entités de la terreur et donc par un nettoyage de toute la démonologie qui pollue le corps de la Nation Bantu du Gabon », a-t-il publié. Même son de cloche pour le leader de la Coalition pour la nouvelle République Jean Pig qui a tenu à saluer sa mémoire. « J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à ses compagnons de lutte syndicale », a-t-il déclaré.
Co-auteur principal de la dernière action syndicale du regretté, Fridolin Mve Messa, secrétaire général du Syndicat national de l’éducation nationale (Sena) a laissé parler son cœur. « La douleur est immense. Il tombe les armes à la main pour un combat noble » a-t-il écrit. Une émotion partagée par Marc Ona Essangui, « Hassan, l’un des meilleurs syndicalistes connus dans notre pays ces dix dernières années s’en est allé. Sa maîtrise de la législation du travail et son honnêteté m’ont toujours impressionné » a salué le premier responsable de l’ONG Brainforest.
Jeune acteur de la société civile, aux arguments tranchants que bon nombre assimilent au regretté, Geoffroy Foumboula Libeka s’est remémoré les combats de Louis Patrick Mombo.« Ton engagement ne sera pas inutile, pour le respect de ton âme, j’ose croire que les enseignants du Gabon se lèveront tous comme un seul homme pour poursuivre ce combat jusqu’à satisfaction totale des revendications » a-t-il souligné.
Dans le même élan, Paul Marie Gondjout, acteur phare de l’opposition gabonaise a tenu à tirer son chapeau à l’homme pour l’héritage qu’il lègue à une génération qui n’aura pas eu mieux comme cadeau. « Responsable de haut vol, engagé et déterminé dans la lutte pour les droits des travailleurs » a déclaré le militant de l’Union nationale. Des sources proches de la famille révèlent que le désormais ancien délégué général de la Conasysed aurait été inhumé en droite ligne avec les recommandations de sa religion qui lui était si chère, l’islam.