Il y a deux mois, a éclaté au Gabon un scandale dit « des antirétroviraux périmés » distribués aux personnes vivant avec le VIH/sida. Révélé par RFI, le scandale avait fait bondir le gouvernement qui avait ouvert une enquête. La situation s’est-elle normalisée ?
Avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma
Les conclusions de l’enquête ouverte par le gouvernement sont toujours attendues. Cependant, le triste épisode des antirétroviraux périmés distribués aux personnes vivant avec le VIH serait lié à la pandémie du Covid-19, selon Françoise Ndayishimiye, représentante de l’Onusida au Gabon.
Rupture des stocks
La paralysie du transport aérien au niveau mondial en 2020 a provoqué une rupture des stocks qui aurait contraint les prescripteurs à opter pour ce moindre mal : « Il fallait décider : est-ce qu’on arrête complètement le traitement ou est-ce qu’on peut prendre un traitement qui pourrait avoir un effet positif sur le corps humain ? C’est une question qui peut être discutable », explique-t-elle.
Aujourd’hui, le traitement est désormais disponible mais la situation reste précaire. « Nous sommes toujours en rupture parce que, d’habitude, on prend trois mois, mais aujourd’hui, on ne nous donne plus les trois mois. On nous donne maintenant un mois, c’est peu. Il n’y en a pas assez », déplore Fatou Moussounda Nzamba, présidente du Réseau national des associations des personnes vivant avec le VIH/sida.