Depuis le 24 novembre 2021, le personnel des régies financières, un service qui regroupe quatre administrations publiques (douanes, trésor, impôts et hydrocarbures), observe de nouveau une grève illimitée. Ils contestent le montant de la prime qu’ils ont reçu en octobre, estimant que la somme reçue ne représente que les 38 % de ce qu’ils doivent recevoir. « Ce qui est inadmissible » d’après le secrétaire général de la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi), Sylvain Ombinda Talheywa III.
Cette revendication est difficile à vérifier, car aucun document officiel y relatif n’a été rendu disponible. Toutefois, selon la note de conjoncture du ministère de l’Économie sur les performances macroéconomiques au cours du premier semestre, les recettes budgétaires ont baissé de 10 % au cours du premier semestre 2021, pour atteindre seulement 791,7 milliards de FCFA contre 882,5 milliards de FCFA à la même période en 2020 à un moment où la Covid-19 était à son plus haut niveau d’impact.
Les autorités gabonaises ont rappelé que le paiement de la prime est fonction de l’atteinte des objectifs fixés par l’État et définis à l’article 8 du décret présidentiel publié le 8 janvier 2021. Celui-ci dispose que « lorsque les objectifs budgétaires prescrits sont atteints, la Prime à la performance budgétaire est payée pour son montant intégral, lorsque les objectifs ne sont pas atteints, la Prime à la performance budgétaire n’est pas payée ». Et les régies financières, d’après des sources au sein de l’administration gabonaise, n’ont pas atteint leurs objectifs.
Ce que contestent les agents de la Fecorefi qui estiment qu’ils les ont dépassés. « Pour le mois d’octobre, les impôts ont réalisé plus de 106 % de leurs objectifs, la douane a réalisé plus de 100 % et les hydrocarbures ont réalisé 106 % des objectifs prescrits pour ce compte », explique le SG de la Fecorefi.
D’après les autorités gabonaises, la grève des régies financières coute environ 30 à 40 milliards de FCFA à l’État par mois. Une perte qui affecte les ressources de l’État surtout dans un contexte où l’économie gabonaise est considérablement affectée par la crise sanitaire de la Covid-19. Ainsi, la grève illimitée de la Fecorefi entre juillet et décembre 2020 a fait perdre à l’État autour de 200 milliards de FCFA.