De nombreux bacheliers fondent en larmes après avoir été orientés à l’Université Omar Bongo (UOB). Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, ces derniers estiment que l’orientation vers la mère des universités au Gabon est la plus grande punition qui puisse leur être infligée.
Première et plus grande université du pays, l’Université Omar Bongo (UOB) n’est pourtant pas portée en estime par des milliers de jeunes bacheliers. Tel est le triste constat du secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur. «Cette université a incarné tous nos rêves d’enfant et nos projections d’adultes (…) Que de chagrin et de peine de constater une scène qui m’est désormais familière en cette charge de secrétaire général et durant l’orientation des nouveaux bacheliers, quand je vois des hordes de jeunes enfants de 16-18 ans pleurer parce qu’ils sont orientés à l’UOB. Ces derniers estiment que c’est la plus grande punition qu’ils puissent subir. Peut-être est-ce aussi une extrapolation de l’extérieur qui donne une image aussi dégradante», a regretté Frédéric Tom Mabenga, le 27 novembre à Libreville.
Ce dernier s’exprimait à l’occasion de la clôture des états généraux de l’UOB qui a débouché sur une batterie de recommandations en vue de hisser l’institution aux standards de meilleures universités du monde. L’attractivité est un des résultats attendus. «La fréquentation de l’UOB a une tendance à la baisse ces dernières années. Certains parlent de 40 000 étudiants alors que dans les faits, il y en a à peine 21 000 qui sont inscrits. Il faut bien comprendre les causes internes de ce désamour. Dans les 11 000 étudiants que nous avions orientés à l’UOB l’année dernière, 7000 seulement se sont présentés. A cela s’ajoute la réalité selon laquelle les études ne semblent plus mener à un véritable espoir professionnel», a affirmé Frédéric Tom Mabenga.
Ce dernier espère que les recommandations issues des états généraux permettront à l’UOB de changer de cap et entrer véritablement dans une «ère prometteuse». Celles complèteront les réformes initiées par le gouvernement dans ce sens. «Il s’agit notamment de penser l’UOB dans le sens d’une mobilité qui devrait être l’implantation de toute la méthodologie de l’enseignement à distance, destiné à endiguer le phénomène de massification dans les amphithéâtres. Dans le même sens, le gouvernement projette la finition de la réhabilitation de tous les chantiers de l’UOB, à un rythme qui pourrait satisfaire les apprenants à l’horizon 2023», a conclu le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur.