L’ONUSIDA a publié son nouveau rapport régional qui dresse la situation épidémiologique du VIH/SIDA en 2020 dans 25 pays africains. Celui-ci révèle qu’au cours de l’année écoulée, la pandémie de covid-19 a perturbé les services de lutte contre le VIH, entre autres services de santé. Pour preuve, selon le rapport, 12 883 personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) au Gabon et ayant déjà eu accès aux traitements antirétroviraux (ARV) ne sont pas présentées à leur rendez-vous en 2020.
L’augmentation du nombre de personnes sous traitement maintient davantage de personnes séropositives en vie et en bonne santé. Au Gabon, on compte 46 000 personnes officiellement diagnostiquées séropositives en 2020. De ce groupe de population, 24 208 personnes ont eu accès aux traitements antirétroviraux. Selon le Programme de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et VIH/SIDA, 12 883 patients préalablement placés sous ARV ont disparu des radars des centres de traitement ambulatoire (CTA).
En 2020, ces 12 883 personnes ne se sont pas présentées à leur rendez-vous dans les CTA et ont été classées comme « perdus de vue (PDV) ». L’ONUSIDA estime que cette situation est consécutive à la pandémie de covid-19 qui « a entravé les services de santé et exacerbé les inégalités qui alimentent l’épidémie de VIH ». Mais dans la plupart des cas, les personnes qui interrompent leur traitement le font pour plusieurs autres raisons.
Interrogé sur le sujet, un responsable du CTA de l’hôpital de Nkembo à Libreville, fait savoir que les personnes vivant avec le VIH font régulièrement face « à la stigmatisation, au mauvais traitement des personnels de santé, ou au manque d’informations en cas de changement de ville ». Ces détails pourraient se présenter comme des obstacles à l’accès au CTA ainsi qu’aux traitements vitaux.
Du 31 octobre au 2 novembre 2021, lors du Sommet régional sur le VIH en Afrique centrale et de l’Ouest, les gouvernements des 25 pays africains présents, dont le Gabon, ont émis des recommandations qui permettront au continent de répondre efficacement au VIH/SIDA d’ici à 2030. Au nombre de ces recommandations, on note entre autres, des actions visant à « s’attaquer aux obstacles liés aux droits de l’Homme, à la stigmatisation et la discrimination liées au VIH », a-t-on pu lire dans le nouveau rapport régional de l’ONUSIDA.