L’une des priorités du continent africain en matière de financement lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2021 (Cop26) à Glasgow, serait d’obtenir 700 milliards de dollars par an, et non 100 milliards de dollars par an, pour l’adaptation au climat dans les pays en développement.
Du haut de son statut de continent vulnérable en ce qui concerne la crise climatique et pas du tout responsable de cette situation ; avec environ 4% des émissions totales de gaz à effet de serre, loin derrière le plus grand pollueur l’Asie avec 53% des émissions mondiales, selon le Global Carbon Project, l’Afrique réclame plus pour mieux s’adapter. A travers le président du Groupe africain des négociateurs sur les changements climatiques, le Gabonais Tanguy Gahouma-Bekale, le continent entend peser de tout son poids pour obtenir l’augmentation du financement du coût de l’adaptation au climat à hauteur de 700 milliards de dollars par an.
Dans sa conversation avec nos confrères d’African Business, le secrétaire permanent du Conseil gabonais sur le climat et conseiller spécial du président Ali Bongo, a confié que les négociateurs africains sur le climat ont exhorté les pays développés à augmenter le financement climatique de 700 milliards de dollars d’ici 2020 pour les pays en développement, conformément à l’engagement de Cancún de 2010.
«C’est quelque chose de nouveau que nous allons négocier à Glasgow : nous pensons qu’en Afrique, sur la base de nos études, le nouvel objectif en matière de financement doit être de 700 milliards de dollars par an, et non de 100 milliards de dollars par an », a-t-il confié, estimant la Cop26 comme une conférence incontournable pour la planète.
La Cop 26, un tournant décisif
«La dernière Conférence des Nations unies sur les changements climatiques n’a pas été un succès, car les pays n’ont pas pu finaliser les règles énoncées dans l’Accord de Paris de 2015. Nous avons déjà perdu une échéance. C’est une nouvelle et à cause de Covid, nous avons retardé cette échéance. Si nous ne pouvons pas respecter cette nouvelle échéance, nous perdrons dans notre programme contre les changements climatiques.», prévient-il.
Pour l’obtention de ce fonds, le président du Groupe africain des négociateurs sur le changement climatique souhaite que le secteur privé participe également aux négociations sur le climat. Les 700 milliards de dollars par an n’est pas seulement pour les pays africains ; c’est aussi pour « envoyer des signaux au secteur privé » qui peut facilement trouver de l’argent et du soutien pour investir dans des solutions vertes innovantes. «C’est le travail du Fonds vert pour le climat. Nous voulons augmenter le travail du fonds et ajouter plus d’argent pour les projets climatiques. Nous voulons nous assurer que le secteur privé puisse trouver le soutien dont il a besoin pour aller dans cette nouvelle direction.», a indiqué Tanguy Gahouma-Bekale.
S’il n’y a pas de progrès lors de cette grand-messe climatique, les conséquences pour l’Afrique seront désastreuses. Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août dernier a averti que les changements climatiques pourraient exacerber ou multiplier les menaces existantes, notamment l’insécurité alimentaire, sanitaire et économique. Bon nombre de ces menaces sont des moteurs de conflits et de guerres.