Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Société
Article
Société

Pollution : Le regard de France 2 sur le cas Perenco
Publié le lundi 25 octobre 2021  |  Gabon Review
Pollution
© Autre presse par DR
Pollution marine
Comment


France 2 a diffusé le 21 octobre, un reportage intitulé ‘’Les dégâts de Perenco au Gabon’’ mettant en lumière les cas de pollution pour lesquels la société pétrolière a été mise en examen par le tribunal de Port-Gentil. Un élément qui, à en croire la société civile, va renforcer la procédure judiciaire en cours.

Diffusée le 21 octobre, une émission de France 2 a mis en lumière les cas de pollution dont Perenco au Gabon. Intitulé ‘’Les dégâts de Perenco au Gabon’’, l’élément de la télévision généraliste française de service public a été rendu possible grâce à la participation de certains militants écologiques, à l’instar Bernard Christian Rékoula, un réalisateur et activiste. Depuis deux ans, il sillonne Omboué, une petite ville située au bord de la lagune Fernan Vaz, dans la province de l’Ogooué-Maritime, où il mène des missions coup de poing. Son but : documenter les pollutions.

«En général, lorsqu’on arrive sur des sites comme ça qui sont en pleine pollution, on essaie de faire vite. Là vous voyez quelqu’un qui avec son téléphone, prends des images. Parce que si on ne prend pas ces images, on aura aucune preuve de la pollution», révèle-t-il dans le reportage. «En fait, c’est un site qu’on avait déjà répertorié, qui avait été dépollué par Perenco. Et donc, on effectue une mission de routine pour voir à peu près le niveau d’avancement de la dépollution (…) Là ils sont en train de cacher du brut sous du sable de mer amené par barge et autres. Tout ça c’est du sable et en dessous il y a du brut. Ils sont en train de le camoufler», a ajouté Bernard Christian Rékoula.

Des dépollutions sommaires

Le documentaire ‘’éléments d’enquêtes’’ montre également comment, face aux responsables des sites soupçonnés d’être pollués qui en empêchent l’accès, l’activiste parvient à filmer ce qui s’y passe : l’utilisation d’un drone. Dans le cas du reportage, le drone a permis de montrer une vingtaine d’ouvriers, autour d’une grande étendue liquide. Armés de pelle, les pieds dans cette matière noire, deux d’entre eux chargent des brouettes, tandis que d’autres les évacuent. «Ce que Perenco fait souvent, lorsqu’il y a ce type de pollution, est une dépollution sommaire. Mais la grande partie reste à un mètre de profondeur. Ce qui fait que lorsqu’il pleut ou qu’il y a de la chaleur, la substance remonte soit sous forme liquide soit sous forme de galettes», a affirmé Bernard Christian Rékoula, convaincu que les dépollutions de Perenco ne seraient pas à la hauteur.

Pour s’en convaincre, l’équipe de France 2 s’est rendue sur le site de ‘’Sibi One’’, le seul où Perenco a reconnu une pollution ponctuelle et accidentelle. Alors que la société française a martelé que le site est propre, la réalité est tout autre. «Vous pouvez voir des barrages anti-pollution, car la pollution est constante. Ça ne marche pas comme on peut le penser. Ça va plus ou moins freiner les grosses particules d’hydrocarbure à la surface de l’eau», a expliqué Bernard Christian Rékoula. Sur l’eau en effet, on peut apercevoir des décolorations arc-en-ciel causées par les huiles et mazout. «Ce n’est pas une pollution majeure mais elle est là 24/24h, de janvier à décembre», a regretté l’activiste. Pour lui, cette «pollution à répétition» découlant de la vétusté (plus de 50 ans) des infrastructures de Perenco aurait déjà affaibli les écosystèmes de la mangrove, un refuge pour les poissons et oiseaux.


Faire condamner Perenco

«Perenco a l’obligation de s’arrimer aux normes internationales. Je n’ai pas besoin d’être ingénieur, expert pour savoir que ces installations ne sont pas aux normes, ce n’est pas possible. Et les ¾ des sites auxquels nous avons accès sont dans cet état. Nous en avons visité une dizaine, mais Perenco a une cinquantaine de puits dans toute la région», a renchéri Bernard Christian Rékoula sur le site de ‘’Sibi One’’. Face à l’attitude irresponsable de l’opérateur pétrolier, la société civile avait porté plainte à Perenco auprès du tribunal de première instance de Port-Gentil, en janvier dernier, pour violation généralisée des différentes législations relatives aux hydrocarbures et à l’environnement. La compagnie pétrolière franco-britannique a été inculpée et mise en examen le 16 juillet dernier.

Initiateur de la plainte, le président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) pense que le reportage de France 2 va renforcer la procédure judiciaire en cours à Port Gentil. «Au moment où le Gabon s’apprête à participer à la COP 26, il est essentiel que Perenco soit mis au banc de la communauté internationale et que sa responsabilité soit reconnue. Le ROLBG, en tant partie civile, soutient toutes les actions de médiatisation destinées au public français et international dont le but est de vulgariser au niveau global, les crimes multiformes commis par cette entreprise prédatrice au Gabon. Nous poursuivrons Perenco jusqu’à sa condamnation au Gabon où à l’étranger. Le droit à l’information au moment où le Gabon vient de réintégrer l’ITIE ne doit souffrir d’aucune restriction totalitaire», a écrit Georges Mpaga sur Facebook, le 21 octobre.
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux


Comment

Comment