Hausse des prix, absence de contrôle du respect des mesures sanitaires, voyage de personnes identifiées comme porteuses du Covid-19 et corruption d’agents des forces de l’ordre sur la route, tels sont, entre autres, les griefs portés par la brigade mixte du Copil à l’encontre des agences de transport terrestre qui, à l’instar de Major Transport et Le Transporteur Voyages, ont écopé mercredi 13 octobre d’une suspension de leurs activités pour une durée indéterminée.
«Chers clients, nous vous informons que nous avons été fermés par le Copil pour une durée indéterminée.» Le post de la société de transport terrestre Le Transporteur Voyages sur Facebook est plutôt laconique, mais confirme les informations parvenues à la rédaction de Gabonreview dans la nuit du 13 au 14 octobre. La brigade mixte du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus (Copil) a bel et bien fait une descente inopinée dans son agence de Libreville mercredi et a procédé à la fermeture de celle-ci.
Joint, un responsable du Copil précise que l’agence Major Transport a elle aussi fait les frais de cette opération de contrôle du respect des mesures gouvernementales contre le coronavirus. Il assure que d’autres transporteurs sont dans la ligne de mire de la brigade mixte. Leurs fautes : avoir fait du business sur la crise sanitaire actuelle en plus de mettre en danger de nombreuses personnes à l’intérieur du pays.
Pour permettre aux personnes ne possédant ni test PCR négatif ni de laissez-passer de voyager, ces agences ont mis en place des tarifs spéciaux. Partir de Libreville pour Bitam coûte désormais environ 25 000 FCFA.
«Cette augmentation des prix du transport est justifiée par le fait que ces agences prévoient systématiquement de soudoyer les gendarmes sur la route pour laisser passer des personnes en irrégularité. Or, ce faisant, elles font voyager des personnes qui sont à l’origine des décès à l’intérieur du pays et des contaminations de masse particulièrement à Oyem et à Makokou comme le prouvent depuis quelque temps les chiffres de la situation épidémiologique», regrette un membre de la brigade mixte.