L’annonce a été faite ce jeudi 7 octobre par le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha. Evoquant la situation épidémiologique qu’il a qualifiée « d’extrêmement préoccupante » mais également le rythme de vaccination jugé « insuffisant », le porte-parole a indiqué qu’une réflexion était en cours en vue de réduire certains budgets pour les redéployer sur le processus de vaccination. Un processus qui laisse jusque-là perplexes bon nombre de Gabonais, non pas forcément du fait de la vaccination en elle-même, mais plutôt du fait d’une stratégie de riposte illisible.
En dépit des nombreux financements perçus depuis avril 2020 à l’image des 15 milliards de FCFA de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) captés en septembre dernier pour la mise en œuvre de son Plan national de riposte contre la pandémie de coronavirus, le gouvernement gabonais semble éprouver toutes les peines du monde pour opérationnaliser sa stratégie. Illisible, celle-ci pourrait néanmoins bénéficier de coupes sur le budget de certains départements comme annoncé ce jeudi par Jessye Ella Ekogha.
En effet, présent en conférence de presse pour évoquer les principaux sujets brûlants, le porte-parole de la présidence de la République a laissé entendre qu’en plus du fait que « la gratuité des tests pourrait être remise en cause », une réflexion était en cours en vue de réduire certains budgets pour les redéployer sur le processus de vaccination. Une incongruité quand on sait que la plupart des vaccins obtenus par le Gabon à ce jour, le sont dans le cadre de dons et autres mécanismes à l’image de l’initiative COVAX qui a récemment permis au pays d’obtenir plus de 100 000 doses de Pfizer.
Si l’évolution de la pandémie au regard des chiffres annoncés par le Comité de pilotage qui ont notamment fait état d’une vingtaine de décès pour le seul mois de septembre, reste effectivement préoccupante, ces réductions budgétaires à l’heure où se tiennent les conférences budgétaires envisagées par l’exécutif sous fond d’optimisation des dépenses publiques, ont donc de quoi surprendre. D’autant plus qu’il est encore à déplorer à ce jour, de nombreux dérapages budgétaires comme peut l’être l’achat de véhicules de luxe pour certaines administrations.
Avec une vaccination qui n’a pour l’heure, pas encore prouvé son efficacité maximale même si elle reste un moyen de prévention et de limitation de risque « efficace », ces réductions budgétaires annoncées par Jessye Ella Ekogha auront donc du mal à passer, dans un pays où le train de vie de l’Etat demeure dispendieux. D’un autre côté, d’un point de vue purement économique, elles n’auraient pour effet que d’aggraver une crise qui perdure déjà faute de mesures d’accompagnement et d’investissements optimaux. Gageons donc que cette annonce demeure en cet état de réflexion.