Le Parlement de Singapour a voté dans la nuit de lundi à mardi 5 octobre une loi destinée à empêcher les ingérences étrangères dans sa politique intérieure.
Le texte, approuvé lors d’une session marathon qui a duré jusqu’après minuit, va autoriser les autorités à contraindre les fournisseurs de service internet et les réseaux sociaux à donner des informations sur leurs utilisateurs, bloquer certains contenus et retirer des applications utilisées pour diffuser des contenus jugés hostiles.
Des groupes ou personnes impliqués dans la politique locale pourront être désignés comme « personnalités à caractère politique important », ce qui les contraindra à révéler leurs sources de financement et les soumettra à d’autres « contre-mesures » pour réduire tout risque d’interférence par des pays tiers. Ceux qui violent cette réglementation risqueront des peines de prison et des amendes importantes.
Dans un long discours au Parlement, le ministre de l’Intérieur et de la Justice K. Shanmugam a souligné que Singapour était vulnérable « aux campagnes d’informations hostiles » menées de l’étranger par des agents locaux. « L’internet a créé un nouveau medium important de subversion », a-t-il averti. Dans le domaine de l’information, « des pays développent activement des capacités d’attaque et de défense comme une arme de guerre, aussi puissante ou plus que les forces terrestres, aériennes ou navales ».
Son Parti d’action populaire (PAP) qui gouverne Singapour depuis six décennies et est majoritaire au Parlement a soutenu le texte, qui a été approuvé par 75 votes.