D’abord perçue et vendue comme un produit de luxe, l’eau minérale est devenue au fil des ans un produit de première nécessité au Gabon. Du fait notamment de la mauvaise qualité de l’eau fournie par le seul et unique opérateur du pays, ce produit fait aujourd’hui partie intégrante du panier de la ménagère. Ainsi, que ce soit en bonbonne, en bouteille de différents formats, en sachet ou en gobelet, l’eau minérale est présente partout.
Origen, Andza, Akewa, Aning’eau, etc. Depuis quelques années, les populations gabonaises ont vu émerger différents opérateurs spécialisés dans la production et la distribution d’eau minérale. Devenu entre les années 90 et les années 2010, un véritable produit de première nécessité, ce produit possédant des caractéristiques bien spécifiques, fait aujourd’hui partie du quotidien des populations, constituant de fait une dépense supplémentaire dans un panier de la ménagère déjà bien rempli.
En effet, opéré face aux difficultés d’approvisionnement en eau potable de qualité et à l’absence de politique publique fiable en la matière, ce changement de paradigme et de mentalité des populations gabonaises se cherchant des alternatives crédibles pour leur santé, fait aujourd’hui les affaires des opérateurs de cette branche d’activité. Une branche qui enregistre une croissance positive avec en point d’orgue une production totale établie à 1,1 million d’hectolitres à fin décembre 2020.
Générant en 2020 un chiffre d’affaires de 21,3 milliards de FCFA, en
hausse de 1,1% par rapport à 2019, ce volume conséquent produit confirme donc la tendance qui fait passer l’eau minérale d’un produit de luxe dans les années 90 à un produit de première nécessité dans l’esprit des consommateurs. Des consommateurs qui semblent désormais peu enclins à faire confiance à la qualité de l’eau proposée par le seul et unique opérateur du pays.
Loin de refléter le taux d’accès à l’eau potable particulièrement élevé du pays, autour de 89% en 2012 alors que la moyenne africaine se situait autour de 63%, ce constat particulièrement accablant pour les populations d’un point de vue financier, partant du fait qu’une palette d’eau de six bouteilles coûte en moyenne 3000 FCFA contre moins de 2000 FCFA au Sénégal par exemple, devrait dès lors interpeller les autorités en vue d’une amélioration de la qualité de l’eau.