Ali Bongo Ondimba, le chef de l’Etat gabonais, a tenu le 10 septembre à Libreville, le Conseil supérieur de la magistrature. Au cours dudit conseil, apprend-on du communiqué final, « le chef de l’Etat a invité les membres du Conseil à demeurer vigilants face au comportement déviant de certains magistrats dépourvus de déontologie et à travailler davantage au renforcement de l’Etat de droit et à la lutte contre la corruption et la prédation des deniers publics ».
Ali Bongo Ondimba donne toutes ces prescriptions dans un contexte où, en août 2019, les services de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) ont débusqué un réseau présumé d’escroquerie et de faux documents administratifs impliquant des magistrats et des greffiers du Parquet de Libreville.
En effet, au cours d’une perquisition chez une certaine « Alphonsine Ndembi Tchetchenigbo », se présentant comme « conseiller spécial du président de la République, Ali Bongo Ondimba, en service auprès du coordonnateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin », les enquêteurs de la DGDI ont mis la main sur un agenda dans lequel étaient consignés les dates, les heures et les lieux de rencontre avec certains magistrats et greffiers du Parquet de Libreville.
Dans le même agenda saisi, il était également renseigné les sommes d’argent remises à ces magistrats en vue d’obtenir la liberté provisoire de détenus à la prison centrale de Libreville. Les résultats finaux de cette enquête n’ont pas encore été dévoilés.