Au lendemain de l’incendie du domicile de Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, ancien conseiller politique d’Ali Bongo, et de la tournée perturbée d’Alexandre Barro Chambrier, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), à Okondja, la famille de cet ancien cadre de l’Etat gabonais s’est exprimée, le 3 septembre, à Libreville. Sa parole a été portée par un ancien commis de l’Etat, Lucchéri Gahila, pour prendre l’opinion à témoin et surtout faire savoir que cet incendie participe d’«un climat de terreur que d’aucuns veulent instaurer à Okondja».
Des patriarches de la famille de Jean-Pierre Lemboumba Lepandou ont réagi solennellement, le 3 septembre, aux récents événements d’Okondja, dans le département de la Sébé Brikolo. Souhaitant marquer la gravité de l’heure, ces proches de l’ancien ministre d’Omar Bongo ont fait une déclaration aux allures d’alerte sur la situation prévalant dans cette ville du Haut-Ogooué, notamment après l’incendie de la maison de cet ancien haut commis de l’Etat et du séjour mouvementé du président du RPM, Alexande Barro Chambrier. Ils dénoncent «vigoureusement des comportements indignes, rétrogrades susceptibles de mettre en péril la cohésion nationale».
«Transformer Okondja en épicentre de la violence politique dans le Haut-Ogooué».
Si les causes de l’incendie de la villa de Jean-Pierre Lemboumba Lepandou sont pour l’heure inconnues, il est à noter que la classe politique et certains observateurs penchent pour un incendie criminel. Pour les parents qui se sont exprimés sur ce drame en l’absence de leur fils, il ne fait également l’ombre d’aucun doute qu’il s’agit d’un acte criminel. Selon eux, certains des leurs ont «véritablement décidé de transformer Okondja en épicentre de la violence politique dans le Haut-Ogooué». M. Gahila laisse entendre qu’«ils ont récemment repris le chemin du sectarisme primaire en appelant «leurs militants» à boycotter les rencontres organisées par M. Barro Chambrier, qualifié pour la circonstance d’«invité indésirable»». Une référence faite au propos tenu, dans un audio révélé par les réseaux sociaux, par l’actuel ministre de la Décentralisation, Mathias Otounga Ossibadjouo, natif et responsable politique d’Okondja.
Marquant leur soutien à Chambrier et rappelant à celui-ci qu’il sera «toujours le bienvenu à Okondja», «cette terre d’accueil qui a vu passer, depuis l’époque coloniale, des centaines de Gabonais originaires de toutes les régions de notre pays», les proches de Lemboumba Lepandou interpellent «ceux qui pensent faire d’Okondja un bastion inexpugnable». «Nous leur disons que, non seulement notre ville ne sera jamais la chasse-gardée de qui que ce soit, mais qu’en plus, notre population se dressera avec toujours plus de détermination pour faire échec à l’escalade de la violence et des propos haineux que l’on observe depuis un certain temps chez nous», a déclaré le porte-parole de la famille.
Il estime que cet incendie «participe de ce climat de terreur que d’aucuns veulent instaurer à Okondja». Et d’ajouter : «au regard de ce qui ressemble à une véritable chasse à l’homme, vu les différentes attaques perpétrées contre l’intéressé et ses biens, nous ne pouvons pas nous empêcher de dénoncer et de condamner avec vigueur ces actes ignobles qui n’honorent pas notre jeune démocratie en même temps qu’ils portent lourdement préjudice à la cohésion sociale».
«Cet incendie est d’origine criminelle».
Il est convaincu que «cet incendie est d’origine criminelle et ce, pour plusieurs raisons». «Certes, la maison était inhabitée depuis plusieurs années, mais elle était surveillée et régulièrement entretenue. De plus, elle disposait d’installations électriques de pointe. Ce qui, de facto, écarte à la fois l’hypothèse d’un court-circuit électrique et celle d’un accident domestique du type mégot de cigarette allumé ou fuite de gaz», explique-t-il
Si Lucchéri Gahila a porté la parole de ce groupe, on a pu noter la présence de l’enseignante à la retraite, Véronique Lébissy, de la première femme maire de Franceville, première femme préfet, Apolline Ndoumba, du Pr. Martin Alihanga de l’université Omar-Bongo, de l’ancien directeur général du quotidien L’Union, Albert Yangari, de l’ancien ambassadeur du Gabon au Maroc, François Banga-Eboumi, de Martin Louri, ancien directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag), ainsi que de hauts cadres tels que Pascal Oyoubi, Michel Ongoundou Loundah, Me Athanase Ndoye Loury et l’homonyme de Jean-Pierre Lemboumba Lepandou, responsable de la clinique Okinda.
Plusieurs autres personnalités de la localité figurent se joignent à la famille pour condamner cette surchauffe à Okondja. Il s’agit de Charles Tsibah, Aloïse Sama, Alphonse Louma Eyougha, Jean-Pierre Awassi, Elisabeth Séraphine Appindangoye, Honorine Voua Ompiba et Joël Ngoueneni Ndzengouma.