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Violences électorales de 2016 : 5 ans après, Paul-Marie Gondjout réclame toujours une enquête
Publié le mercredi 1 septembre 2021  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Paul Marie Gondjout ,secrétaire exécutif adjoint de l’UN.
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Dans un post sur sa page Facebook le 31 août, Paul-Marie Gondjout a évoqué le souvenir du 31 août 2016. Sur une photo où se distinguent bien les visages de plusieurs proches de Jean Ping ayant rejoint le pouvoir, Paul-Marie Gondjout appelle à l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités dans la séquence des violences postélectorales.

Le 31 août 2016, alors que les résultats de la présidentielle étaient attendus dans un climat plutôt tendu, la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) annonce la victoire d’Ali Bongo à 49,80% voix contre 48,23% pour son principal rival Jean Ping. Malgré le déploiement d’un important dispositif policier et militaire, cette annonce est suivie d’une explosion de violences, tant Jean Ping et ses 48% ne reconnaissaient pas la victoire du président sortant.

Pendant deux jours (31 août et 1er septembre), Libreville happée par la violence est devenue une « ville fantôme ». Si les craintifs étaient terrés chez eux, les plus déterminés, décidés à aller jusqu’au bout, ont pris d’assaut les rues et artères de la capitale pour revendiquer la victoire de Jean Ping. De l’autre côté, une machine répressive effroyable s’est mise en marche, broyant tout sur son passage. L’assaut du quartier général de Jean-Ping où s’étaient retranchés les leaders de l’opposition sera la pire des séquences des violences postélectorales, avec de nombreux morts. Les partisans de Jean Ping ont été pourchassés, interpellés par les forces de l’ordre ou constitués prisonniers. Parmi ces derniers, Paul-Marie Gondjout et quelques autres personnalités de l’opposition.

Siège du QG de Ping, arrivée du représentant du SG de l’Onu : les larmes du souvenir

Sur sa page Facebook, le candidat à la présidence de l’Union nationale (UN) évoque les souvenirs de cette sombre période. «Au moment où j’écris ces lignes, j’ai le cœur lourd de souvenirs qui ne quittent pas mon esprit», a-t-il posté. «Ce jour-là, 2 septembre 2016, après avoir passé 2 jours au QG de Jean Ping, assis et couchés dehors sous surveillance militaire, attendant d’être enfin relâchés, nous recevions la visite de Abdoulaye Bathily représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale (UNOCA)» a-t-il poursuivi, indiquant que l’émissaire de l’ONU allait annoncer à lui et à ses camarades leur libération.

«Nous pouvions enfin rentrer chez nous après avoir vécu, dans l’horreur, la nuit sanglante et meurtrière du 31 août 2016», a-t-il renchéri, publiant la photo prise à ce moment critique. «Cette photo est le souvenir le moins douloureux que je voudrai garder de ces effroyables moments pour espérer ne plus avoir à les revivre», a écrit Paul-Marie Gondjout à propos de la photo où l’on distingue aussi bien les visages de ceux qui ont regagné le camp d’Ali Bongo depuis lors.

Qui pour ouvrir l’enquête ?

Durant la nuit du 31 août, assure l’opposition et certaines organisations de la société civile, «certaines personnes ont perdu la vie et d’autres auront vu la leur brisée». Et Paul-Marie Gondjout d’avoir une pensée pour ces personnes. «Pour leur mémoire, je pense que le temps est venu d’ouvrir une enquête sur les exactions commises après l’élection présidentielle de 2016», a-t-il souhaité. A l’époque, la société civile, l’opposition et le gouvernement avaient, chacun de son côté, saisi des instances internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI).

Le gouvernement accusait certains opposants d’avoir incité le peuple à commettre le crime de génocide tandis que l’opposition et certaines organisations de la société civile accusaient le pouvoir de crime contre l’humanité, au regard des actes de répressions des forces de l’ordre, surtout le bombardement du QG de Jean Ping. Si la CPI avait bien annoncé une enquête préliminaire, elle a finalement estimé que les conditions juridiques n’étaient pas remplies pour déboucher une quelconque sanction. Sur le plan national, aucune enquête n’a été ouverte.

Pour que les blessures soient pansées, les meurtrissures soulagées et le pays apaisé

Si contre l’un et l’autre camp, aucune sanction n’a de fait été prononcée, les responsabilités n’ont tout aussi pas été établies. 5 ans après, beaucoup ont encore le souvenir de ces évènements malheureux. D’où l’appel de Paul-Marie Gondjout pour, dit-il, «situer les responsabilités, réparer tous les préjudices subis et pour qu’ensemble nous disions plus jamais ça».

Au-delà, l’homme espère une intervention divine pour que les blessures des Gabonais encore meurtris soient pansées, que les meurtrissures soient soulagées et que le pays soit apaisé. Qui donc pour ouvrir l’enquête tant attendue ? La question reste entière dans le pays où le bilan humain est toujours contesté par le pouvoir qui n’avait reconnu que 3 manifestants tués dans la foulée, alors que le camp Ping évoquait une centaine de tués.
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