D’ici le 10 septembre, les personnels de santé seront affectés dans les différentes structures sanitaires et entités du ministère de la Santé à travers le pays. Si le 26 août, le ministre de la Santé a présidé les travaux de la commission y relative, l’on se demande si l’arrière-pays très marqué par le désert sanitaire sera pourvu en personnels soignants.
Le ministre de la Santé a présidé le 26 août, une commission d’affectation et de mutation des personnels de santé. La rencontre axée sur la gestion des ressources humaines préparait les affectations des personnels de santé d’ici le 10 septembre à travers le pays. Selon le ministre de la Santé, «les affectations qui sont faites, ne répondent pas véritablement aux besoins exprimés par nos différentes structures sanitaires».
A en croire Guy-Patrick Obiang, l’empathie des responsables du département ministériel qu’il dirige a souvent primé lors de la prise des décisions. Ce qui serait à l’origine des maux dont souffrent les structures sous tutelle de son ministère. «Il ne devrait pas avoir d’empathie dans la gestion des structures sanitaires, parce que l’empathie entraîne toute la morosité qui va s’en suivre dans le fonctionnement des structures», a déclaré Guy-Patrick Obiang. Habitué au tour du propriétaire des structures sous sa tutelle, il regrette les mauvaises habitudes qui se sont enracinées. «Nous avons des maux qui caractérisent aujourd’hui certaines structures sanitaires il faut que ces maux soient éradiqués. Soyez courageux, appliquez tout simplement les textes», a-t-il lâché à l’endroit des responsables qui prenaient part à la réunion du 26 août. Parmi ces maux, l’absence criarde des blouses blanches dans les structures sanitaires de l’hinterland.
Trouver le juste milieu
Entre défaut de structures sanitaires fonctionnelles dans l’hinterland, insuffisance de services de base pour les personnels affectés et leurs familles, carence de logement fonctionnel et difficile suivi des carrières des personnels affectés, cette absence de blouses blanches serait due à une mauvaise gestion des ressources humaines. La répartition des personnels de santé est telle que Libreville et Owendo captent le plus gros des effectifs. Ce qui a tendance à pénaliser les patients de l’hinterland. «Et ça donne l’impression que les structures sanitaires ont des déficits en ressources humaines alors que ce n’est qu’un problème d’organisation des ressources humaines», a dit le ministre de la Santé. Les coins perdus auront-ils donc leurs blouses blanches ? La question reste entière dans un contexte où les besoins en personnels se chiffreraient à 1 255 agents pour 1 021 disponibles.
Qu’à cela ne tienne, avec cette commission d’affectation et de mutation, l’idée est de trouver un juste milieu. Aussi, l’épée de Damoclès plane sur la tête de ceux qui ne se rendront pas à leurs différents lieux d’affectation. En clair, des sanctions pouvant aller jusqu’à la radiation sont prévues. «La tolérance zéro pourrait s’appliquer pour les éléments réfractaires du corps médical» a prévenu le ministre qui a annoncé l’affectation de pools médecins spécialistes pour lutter contre les « déserts médicaux ».