C’est l’idée pour le moins étonnante proposée il y a quelque temps par le Syndicat des agents des affaires étrangères (SAEE) à Pacôme Moubelet Boubeya pour être sûrs de continuer de percevoir leur prime de servitude dont le paiement a été suspendu depuis des mois, car ne bénéficiant plus de revenus suffisants pour approvisionner la caisse permettant de satisfaire au paiement de cette gratification. Le gouvernement dit y réfléchir sans trop y croire.
Au ministère des Affaires étrangères, les agents sont vent debout contre le non-versement de la prime de servitude depuis quelques mois. Le syndicat maison aimerait bien recouvrer cette gratification, au point d’avoir récemment fait des propositions pour le moins saugrenues au patron du département, dont la moins probable : la multiplication par deux voire trois du prix de l’établissement du passeport.
«J’ai pensé que cette piste de solution n’était pas soutenable. Ce serait quand même extraordinaire», dit avoir répondu Pacôme Moubelet Boubeya lors de son récent passage sur l’émission « Face à vous ».
Les agents du ministère dont il a la charge pensent en effet que cette solution permettrait de renflouer les caisses pour garantir la poursuite du versement de leur prime de servitude. D’autant plus que, a révélé le membre du gouvernement, cette prime «était financée par une ristourne qui était prélevée sur les visas».
Or, a-t-il poursuivi, « il se trouve que le Gabon, sur la scène régionale et internationale, a fait des avancées énormes en matière notamment de l’intégration sous-régionale, et aujourd’hui dans la Cemac, il y a maintenant une libre circulation des personnes. On ne paie donc plus les visas qui étaient la plus grande source pour abonder cette caisse ».
S’il a assuré continuer de réfléchir à d’autres mécanismes permettant de revenir au versement de cette gratification, Pacôme Moubelet Boubeya n’a pas moins rappelé qu’initialement, la prime de servitude ne devait pas bénéficier à tous les agents du ministère, mais qu’elle était plutôt réservée aux diplomates.
Pour rappel, la direction générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI) fixe depuis plusieurs années le prix de l’établissement du passeport à 45 000 FCFA pour les adultes, dont 40 000 FCFA de frais de dossier et 5 000 FCFA pour la quittance du trésor public. Pour leur propre intérêt, les syndicalistes auraient donc souhaité que le prix du passeport passe à 90 000 ou 135 000 FCFA.