Si rien n’est fait dans les tout prochains jours, l’activité aéroportuaire sur Libreville, Port-Gentil et Franceville pourrait se retrouver perturbée par une grève du personnel de l’Office national de la sûreté et de la facilitation des aéroports du Gabon. En cause : des arriérés de salaire.
Les agents de l’Office national de la sûreté et de la facilitation des aéroports du Gabon (Onsfag), repartis dans les aéroports Léon-Mba de Libreville, Ali-Bongo de Port-Gentil et Omar-Bongo de Mvengué (Franceville), pourraient débrayer dans les tout prochains jours. Et pour cause, ils cumulent trois mois de salaires impayés. Ils s’en remettent pour le moment aux plus hautes autorités du pays, non sans dénoncer la récurrence des arriérées de salaires dans cet établissement public placé sous la tutelle du ministère des Transports.
Si la grogne a lieu, elle ne sera pas sans conséquences pour l’activité aéronautique nationale. «Pour parer à cette situation, la direction générale de l’établissement, appuyée par son conseil d’administration, use néanmoins de toutes les voies légales auprès de l’administration du Budget afin de dénouer ce qui est devenu un vrai nœud gordien», a reconnu un employé. Un autre agent de la même structure s’offusque de ce que «les efforts de la direction générale ne semblent pas favoriser la diligence nécessaire au règlement de la situation des salaires qui prévaut déjà au poste frontière de l’aéroport international de Libreville et dans les services déconcentrés de l’Onsfag».
Pour le personnel, cette situation est un sérieux préjudice, leurs conditions de vie se dégradant de jour en jour. Elle nuit également à la mise en œuvre des mesures de sûreté et de facilitation. Ces missions régaliennes de l’Onsfag, auxquelles est assujettie l’activité aérienne civile et commerciale, sont aujourd’hui mises rude épreuve. Il y a donc lieu de se demander, au regard de la tension qui monte dans les trois aéroports précités, qui endosserait la responsabilité des conséquences d’une éventuelle grève dans un service public aussi sensible et régulièrement soumis aux évaluations imposées par les accords internationaux dans la mise en œuvre des mesures de sûreté de l’aviation.
Pour rappel, l’Onsfag est un établissement public jouissant d’une autonomie de gestion et placé sous la tutelle technique du ministère des Transports. Ses missions sont régies par les recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et spécifiées par les programmes nationaux de mise en œuvre des mesures de sûreté et de facilitation aux aéroports ouverts à la circulation aérienne publique en République gabonaise.
Du fait de la pandémie du Covid-19, la tendance baissière de la redevance passager (ressources propres de cet établissement) a conduit le gouvernement à décider d’allouer une dotation budgétaire spéciale en vue du paiement des salaires de l’Onsfag. Mais à l’épreuve des faits, l’office peine à recevoir l’aide en question dans les délais, comme si, au niveau du circuit financier du ministère du Budget, la ligne budgétaire ne figure pas dans les priorités de la dépense publique globale. Or, compte tenu du caractère sensible de ses missions, l’Onsfag mériterait, au même titre que les forces de sécurité et de défense, d’y figurer, du moins pour les salaires de son personnel.