Si la situation monétaire au sens large a été marquée à fin mars 2021 par une détérioration des avoirs extérieurs nets (-74%), pour le Gabon elle s’est également caractérisée par un accroissement de la masse monétaire (+3,9%) et une consolidation du crédit intérieur net (+27,8%). Ainsi, selon les données fournies par la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (dgepf), ce sont près de 2500 milliards de FCFA qui ont circulé dans le pays au terme des trois premiers mois de l’année.
C’est l’une des retombées positives liées aux mesures prises par la banque centrale. En décidant d’abaisser son principal taux directeur d’un demi-point, passant ainsi d’un TIAO de 3,5 points à un TIAO de 3 points pour lutter efficacement contre les effets de la crise liée au covid-19, la BEAC a ainsi permis une amélioration du solde intérieur net et donc une consolidation du crédit intérieur net.
En effet, en hausse de 27,8%, consécutivement aux évolutions positives des dépôts (+2,8%) à 2 020,8 milliards de FCFA, le crédit intérieur net a logiquement permis une hausse de la masse monétaire qui s’est finalement située à 2429,9 milliards de FCFA. Un chiffre qui est au plus haut depuis les premiers trimestres 2019 et 2020 où cette même masse monétaire se situait respectivement autour de 2297,7 milliards de FCFA et 2338,9 milliards de FCFA.
Avec comme conséquence immédiate, une hausse de la circulation fiduciaire (+9,4%) à 409 milliards de FCFA et de la quasi monnaie (+8,1%) à 718,9 milliards de FCFA, cette hausse de la situation monétaire intérieure souligne donc la bonne capacité de résilience de notre économie. Une situation qui en plus de révéler un potentiel économique certain, a permis au secteur bancaire d’augmenter son encours de dépôts à un peu plus de 2145 milliards de FCFA.
A noter que dans le même temps, les Avoirs Extérieurs Nets (AEN) du système bancaire sont passés de 612,1 milliards de FCFA en mars 2020, à 132,9 milliards de FCFA en mars 2021. Une inquiétante baisse de près de 80%, qui selon le gouvernement, est consécutive « aux importants engagements extérieurs à court, moyen et long termes de la Banque Centrale et des banques commerciales ».