Dans son discours de clôture, le président du Cameroun et président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale a invité ses homologues de la sous-région ce mercredi à une synergie d’actions pour affronter les différentes crises. Le message du numéro un camerounais.
Messieurs les Présidents et Chers Frères ;
Monsieur le Premier Ministre du Congo ;
Distingués Invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Permettez-moi d’abord de me féliciter, à juste titre, des échanges denses et fructueux que nous venons d’avoir au cours de ce Sommet. Je tiens aussi à remercier particulièrement nos partenaires au développement. Notamment Madame la Directrice Générale du Fonds Monétaire International, Monsieur le Président de la Banque Mondiale, Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement, ainsi que Monsieur le Représentant du Ministre français de l’Economie et des Finances. Leurs précieuses contributions et leurs conseils avisés ont ajouté de la valeur à nos travaux.
Comme nous le savons tous, le contexte mondial actuel est inédit. Nos économies sont certes profondément affectées, mais elles résistent tout de même. Ce résultat découle en grande partie de la mise en œuvre des mesures préconisées par le PREF-CEMAC ainsi que de nos plans de riposte contre la pandémie du COVID. Il convient tout de même d’engager de nouvelles mesures structurelles dans le cadre des programmes de réforme de seconde génération.
Mais avant tout autre chose, je voudrais réaffirmer l’attachement indéfectible de notre Communauté et de nos peuples aux idéaux de paix, de stabilité et de sécurité. Nos efforts y relatifs vont se poursuivre en s’intensifiant, afin de garantir de meilleures conditions pour un développement durable de nos pays en quête de prospérité.
Pour notre relance économique, nous allons miser sur une croissance forte, durable et inclusive, en mettant au centre de nos préoccupations le bien-être de nos concitoyens. Ce qui passe par leur meilleur accès aux services sociaux de base, notamment à ceux de santé, d’éducation, de protection sociale des plus vulnérables, etc.
C’est dans ce sens que nous avons salué les initiatives de nos partenaires au développement. En l’occurrence la récente décision du FMI au sujet des Droits de Tirage Spéciaux dont j’ai parlée dans mon propos d’ouverture.
S’agissant de nos finances publiques, les actions de consolidation devraient tirer le meilleur profit des opportunités qu’offre la transformation digitale. L’enjeu est celui d’une mobilisation optimale des recettes fiscales non pétrolières, pour rendre nos économies moins dépendantes des matières premières.
Pour ce qui est de notre politique monétaire, la reconstitution pérenne de notre position extérieure devrait continuer avec plus de détermination. Une démarche qui nécessite la diversification de nos exportations et une meilleure intégration des chaînes de valeur. Il nous faudra également veiller à la stabilité de notre système financier. Notre place boursière sous-régionale doit monter en puissance pour mobiliser suffisamment l’épargne et financer les entreprises.
Il peut aussi s’avérer utile de revoir, avec le soutien de nos partenaires techniques et financiers, l’ensemble des dispositions contenues dans nos programmes de réformes économiques et financières.
Messieurs les Présidents et Chers Frères ;
Monsieur le Premier Ministre du Congo ;
Distingués Invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Le monde dans lequel nous vivons devient de plus en plus incertain. De nouvelles sources de vulnérabilité ou de fragilité apparaissent à un rythme élevé. En témoignent : les perturbations liées aux changements climatiques, l’apparition de formes diverses de conflictualités, et la crise sanitaire actuelle.
Pour y répondre, notre Communauté devra puiser dans son expérience des crises antérieures, notamment la crise de 2016, et élaborer de nouveaux plans de riposte. Comme je l’ai dit précédemment, la solidarité constitue notre atout majeur.
Dans le cadre de la riposte contre le COVID-19 en particulier, nous devons consolider les acquis déjà engrangés et renforcer la mobilisation en faveur des campagnes de vaccination en cours dans nos pays.
C’est dans cet esprit que la relance post COVID-19 conduira à la transformation structurelle de nos économies. Une relance que nous voulons à la fois verte, diversifiée, inclusive et plus résiliente. En d’autres termes, il nous faudra reconstruire en mieux, pour le bien de nos concitoyens d’aujourd’hui et de demain. Cela, Je pense, est à notre portée.