L’économiste gabonais Mays Mouissi a dans un entretien accordé à la rédaction de Gabonactu.com exprimé son pessimisme et son doute sur la pertinence du nouvel accord conclu entre le Gabon et le Fonds monétaire international (FMI) pour une durée de 3 an assortie d’une enveloppe de 306 milliards de FCFA qui sera injectée au Gabon
Installé à Paris en France mais très attentif sur la situation économique du Gabon, son pays d’origine, Mays Mouissi assoit son analyse sur les indicateurs économiques résultant de l’application du précédent accord entre le Gabon et le FMI. Conclu en juin 2017 cet accord a pris fin en juin 2019.
Mays Mouissi soutient que les objectifs de départ n’ont pas été atteint en 2019. « Ni le Gabon, ni le FMI n’ont souhaité faire un bilan du précédent programme », regrette-t-il.
« J’observe que les objectifs du nouveau programme qui vient d’être signé sont à peu près les mêmes que ceux du précédent programme », note-t-il.
Il s’agit par exemple de la réduction de la dette. En 2017, au début du précédent programme, la date du Gabon était de 4 000 milliards de FCFA. « Alors qu’on attendait qu’elle baisse, elle a atterri quasiment à 7 000 milliards », souligne l’économiste.
« 749 000 gabonais étaient considérés comme pauvres au début du premier programme avec le FMI. Ce nombre est toujours à peu près au même niveau voir a un peu augmenté de 3,6% si l’on se refaire aux données du PNUD », analyse-t-il.
Mays Moussi soulève un autre indicateur : l’équilibre des comptes publics. « Les comptes de la République gabonaise, lorsqu’on se réfère aux dernières lois de finances sont toujours en déséquilibres », relève-t-il.
L’accroissement des recettes publiques prévu n’a jamais été réalisé, selon lui.
« Dans ces conditions on peut se demander qu’elle est la pertinence de réintroduire un programme avec le FMI lorsque le précédent programme n’a pas produit les résultats attendus », a-t-il conclu.
Le Représentant résident du FMI au Gabon, Marcos Poplawski Ribeiro, a pour sa part rappelé lundi au terme d’un tête à tête avec le président Ali Bongo Ondimba qu’il s’agit d’un programme de 306 milliards de FCFA. Libreville encaissement 126 milliards de FCFA la première année.
L’argent ou le programme permettra de mener des reformes avec 3 principaux objectifs. Le premier consiste à poursuivre la riposte contre la pandémie du Covid 19. Le second vise à relancer l’économie du pays avec pour principaux indicateurs la diversification de l’économie, la réduction de la dette publique et la pauvreté.
Le dernier objectif vise à soutenir le Plan d’accélération de la transformation (PAT), nouveau programme économique du Gabon.