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«Biens mal acquis» des Bongo: BNP Paribas conteste sa responsabilité dans l’affaire
Publié le mardi 3 aout 2021  |  Gabon Review
BNP
© Autre presse par DR
BNP Paribas : banque et assurance
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Mise en examen le 11 mai dernier pour le blanchiment d’«au moins 35 millions d’euros», près de 23 milliards de FCFA, au moyen desquels la famille Bongo a acquis villas et hôtels particuliers en France, BNP Paribas a reconnu des «carences» mais a contesté tout «dessein frauduleux» devant le juge consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

Face au magistrat du pôle financier du tribunal de Paris, pour «blanchiment de corruption et blanchiment de détournement de fonds publics», le représentant de la BNP Paribas a contesté la responsabilité de cette première banque française et européenne dans l’affaire des «Biens mal acquis» de l’ancien président gabonais Omar Bongo, entre 1996 et 2008.

D’après un interrogatoire du juge auquel l’AFP a eu accès, la BNP Paribas a reconnu «des carences» dans son suivi du circuit financier de la famille Omar Bongo, mais conteste «tout dessein frauduleux». En effet, le juge d’instruction Dominique Blanc soupçonne la banque d’avoir permis à la famille Bongo et à ses proches, via une société de décoration intérieure, dénommée Atelier 74, de «convertir des fonds d’origine délictuelle dans des opérations immobilières, à hauteur d’au moins 35 millions d’euros» qui leur auraient bénéficié « directement ou via des structures ».

La justice française soupçonne cette société d’avoir reçu, sur ses comptes à la BNP, de l’argent en provenance de sa filiale Afrique, via un compte à la BGFI, une banque gabonaise. Ce compte gabonais recevait de très nombreux dépôts d’espèces effectués par Omar Bongo lui-même et ses proches. Cet argent lui aurait permis d’acquérir 12 biens immobiliers dont une villa à Nice et des hôtels particuliers dans des quartiers chics de Paris, à hauteur d’au moins 35 millions d’euros.

Pour le juge, la BNP Paribas aurait dû «classifier» comme «sensible» le «lien d’affaires connu» entre « Atelier 74 » et Omar Bongo et repérer que les montants en espèces étaient disproportionnés par rapport aux revenus du président.

Cependant, le directeur juridique de la banque a fortement minimisé le degré de connaissance que la BNP avait de l’origine et de la destination des fonds déposés à la BGFI, banque longtemps liée à Paribas, jusqu’en 1998. Selon Georges Dirani, « rien n’établit » que la BNP « aurait été informée durant la période (…) que la famille Bongo tirait les ficelles derrière Atelier 74 ».
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