En cette fin du mois de juillet 2021, la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), filiale d’Eramet, enregistre son cinquième déraillement de train depuis le début de l’année, soit une moyenne de près d’un déraillement par mois.
En effet, l’entreprise a publié ce jour un communiqué informant « l’ensemble des usagers de la voie ferrée du déraillement du train marchandises n°2101, ce jeudi 22 juillet 2021 aux environs de 11h 34, entre les gares de Mbel et Oyan. Une équipe pluridisciplinaire est déployée sur les lieux pour organiser l’intervention dans les meilleurs délais ».
Pour l’heure, le bilan humain ou matériel n’a pas encore été dévoilé par la Setrag. Rien sur les causes de cet énième accident. Mais la société présente les excuses d’usage aux voyageurs pour « le désagrément causé et les remercie de la bonne compréhension ».
Ce n’est pas la première fois cette année que la société connaît un accident ferroviaire et ceci aux mêmes endroits. Le 22 avril, lors du troisième déraillement de l'année, l’entreprise a signalé un « incident impliquant le train minier n° 1470 (…) aux environs de 7 h 17 min entre les gars d’Oyan et Mbel ». Des perturbations dans les horaires de transport des passagers ont été signalées. Plusieurs voyages ont été annulés ou reportés. Ce qui pourrait avoir un impact sur les performances de l’entreprise.
Déjà, au cours des trois premiers mois de l’année en cours, indique le ministère de l'Économie, le nombre de passagers par rails a chuté de 30,7%. Une contre performance qui est attribuée aux restrictions de déplacement entre le Grand Libreville et l’intérieur du pays, d’une part, et aux déraillements des trains minéraliers, d’autre part.
Selon le diagnostic posé par l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), la principale cause de ces accidents est liée à l’état défectueux de la ligne ferroviaire Owendo-Franceville (648 kilomètres). À en croire l’ARTF, le Transgabonais compte 35 défauts dont 33 présentent des risques de déraillement et 2 des risques de dégradations. Selon la Setrag, il faut un montant de 126 milliards de FCFA pour corriger toutes ces anomalies sur le chemin de fer gabonais, vieux de 40 ans.
Pour remédier à la situation, l’Etat gabonais et la Setrag, ont procédé le 25 juin 2021 à la signature de l’avenant N°2 de la Convention qui lie les deux parties. Ce nouvel engagement a pour but d’accélérer et d’achever les travaux de réhabilitation du chemin de fer gabonais lancé depuis quelques années.
A mi-mars 2021, 140 km de cette voie avaient déjà été renouvelés sur les 648 km à l’exception des ouvrages, d’après Christian Magni, directeur général de la Setrag.