Ces dernières années, l’Etat gabonais a payé 22 milliards de francs CFA de loyer par an. Alors que pour cette année le budget prévu pour la location est de 4,6 milliards de francs CFA, il perdra donc environ 18 milliards de francs CFA au profit des sociétés civiles immobilières (SCI) dont plusieurs dignitaires de la République seraient actionnaires. Le ministre du Budget indique que l’Etat a opté pour la réhabilitation des bâtiments publics à hauteur de 5 milliards.
«Pour la location, il y a 4,6 milliards dans le budget. Mais en réalité, le coût est de 22 milliards», a fait savoir lors de son passage à l’émission « Face à vous« , le ministre du Budget et des comptes publics, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, qui évoquait la question des baux locatifs de l’Etat gabonais. En clair, bien que la location des bâtiments administratifs soit inscrite au budget chaque année, l’Etat gabonais débourse environ 5 fois plus que ses prévisions. Une perte au profit des sociétés civiles immobilières (SCI) dont plusieurs dignitaires de la République seraient actionnaires mais surtout, des surcoûts occasionnés par ces locaux loués parfois sans expertise sérieuse préalable, pour dit-on, «faire plaisir au locateur souvent locataire».
Si l’opinion s’attend à la publication d’un rapport formel sur cette question, le ministère du Budget a, à demi-mots, révélé un certain nombre de dysfonctionnements dans la façon dont l’Etat se comporte lorsqu’il devient locataire. Notamment, le fait qu’il accepte de payer plus qu’il n’en faut. «Il y a un décret pris en Conseil des ministres pour régler le problème de location de l’Etat», a déclaré Sosthène Ossoungou Ndibangoye signifiant qu’il y a un barème, un prix fixé au mètre carré, à ne plus dépasser.
A la question de savoir pourquoi l’Etat opte pour la location au lieu de construire, le ministre du Budget estime qu’«avant de construire il faut réhabiliter ces bâtiments». Selon lui, l’Etat est locataire du fait de la dégradation et de la vétusté des bâtiments administratifs existants. «Regardez les Affaires étrangères», a commenté le ministre pour qui, il faut une planification pour réhabiliter et ramener les administrations dans leurs bâtiments. «L’appel d’offres des Affaires étrangères est en dépouillement», a-t-il informé signifiant qu’une enveloppe de 5 milliards de francs CFA est prévue pour démarrer un programme d’entretien des bâtiments publics.