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Prison centrale de Libreville : Les détenus vidangent les fosses septiques avec des seaux d’eau
Publié le mercredi 14 juillet 2021  |  Gabon Review
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© Gaboneco par dr
prison centrale de libreville
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SOS Prisonniers a révélé le 13 juillet, que les détenus de la prison centrale de Libreville effectuent la vidange des fosses septiques du pénitencier avec des seaux d’eau. Une réalité révélant au grand jour la déshumanisation de l’être humain en milieu carcéral au Gabon.

La dignité humaine a-t-elle définitivement pris la poudre d’escampette à la prison centrale de Libreville (couramment appelé «Sans-Famille») ? Oui, à en croire les dernières révélations de SOS Prisonniers qui a affirmé le 13 juillet, que les prisonniers effectuent la vidange de la fosse septique avec des seaux d’eau.

«Sur les 18 quartiers de la détention (droit commun), chaque quartier dispose d’une fosse septique et de 10 éléments, avec 2 seaux en plastique amarrés avec de longues cordes. C’est avec ces seaux que le détenu plonge dans la fosse remplie de matière fécale… et met les déjections dans les seaux pour aller reverser cela au caniveau. Chaque détenu fait 30 tours dans la fosse avec ses seaux, sans gants ni bottes, ni aucune autre protection», a affirmé SOS Prisonniers. La déshumanisation à son paroxysme.

Par ailleurs, après cette horrible besogne, les prisonniers n’ont pas de quoi se nettoyer, l’eau étant une denrée rare à la prison à «Sans-Famille». Il semblerait que ceux des détenus qui donnent régulièrement leur cotisation au « maire » ne sont pas astreints à vider la fosse septique. Le « maire » est un prisonnier qui est chargé de l’entretien d’un quartier. À ce titre, il reçoit les cotisations des prisonniers pour entretenir sa zone. Chaque quartier à son maire.

«Déshumanisation de l’être humain»

«Aussi, ce sont les prisonniers qui sont en rupture familiale, dépourvus de moyens en nature comme en numéraire, qui sont les plus exposés à ce travail qui déshumanise l’être humain, et est très dangereux pour la santé», a souligné SOS Prisonniers. «Avons-nous perdu toute once d’humanité en milieu carcéral ?

L’administration est-elle consciente de tous les risques sanitaires qui découlent de cette pratique ?», s’interroge l’ONG.

Comment comprendre en effet que l’administration carcérale qui a déployé d’énormes moyens pour donner une seconde jeunesse à la barrière du pénitencier, peine à débloquer les moyens pour se payer un service de vidange de fosses septiques ? Fervent défenseur des droits humains en milieu carcéral, l’ONG SOS Prisonniers a annoncé qu’elle va saisir les autorités compétentes afin de «mettre fin à cette déshumanisation de l’être humain à la prison centrale de Libreville».
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