Au Gabon et à Libreville particulièrement, un bon nombre d’enseignants convoqués pour la correction du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) édition 2021 ne se sont pas présentés. Cette désertion serait motivée par la non régularisation de leurs situations administratives.
Les enseignants ayant pris part aux examens du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC), au Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et au Certificat d’étude primaire (CEP) sont passés à la caisse, dès le 7 juin, pour recevoir leurs dus. Ce paiement de vacations, bien que tardif, à en croire les ayants droit, devait permettre la bonne tenue des examens pour l’édition 2021.
A juste titre, à partir du 22 juin les épreuves du CEP se sont déroulées avant ceux du BEPC qui ont débuté le 29 juin. Si les élèves ont composé sans anicroches, à l’heure des corrections certains enseignants retenus pour le BEPC auraient décidé de jeter l’éponge.
«Ils ont décidé de renoncer à la tâche à cause des situations administratives qui n’évoluent pas», a fait savoir un enseignant pointant du doigt la non régularisation des situations administratives et le retard de paiement des vacations des enseignants souvent affectés aux examens. En clair, sollicités pour les différents examens, les enseignants perçoivent leurs vacations en différé. Soit, un an plus tard. Ce qui leur donne, ironisent certains, «le temps de mourir».
D’ailleurs, en février 2019, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale n’avait nullement ironisé, en proposant de supprimer les vacations aux correcteurs. Car, disait-il, «nous ne comprenons pas que des enseignants dont la vocation est d’enseigner et d’évaluer demandent qu’ils soient payés pour corriger une copie d’examen ; ce sont des aberrations auxquelles nous nous sommes habitués, et il faut mettre un terme à cela».
Les enseignants qui tiennent à leurs dus estiment que le traitement dont ils sont l’objet «frise le mépris». «En plus, le fait d’assoir le paiement tardif des vacations sur les grèves est une marque d’absence de considération et une volonté manifeste de nuire à l’image de la corporation auprès des populations», a commenté un enseignant.
S’il ne confirme pas les renoncements des correcteurs dans tous les centres de Libreville, il explique néanmoins que dans son centre, les harmonisateurs ont constaté qu’il n’y avait pas assez de correcteurs. «Dire que c’est dans l’étendue de Libreville je ne saurai confirmer cette information. Mais du peu que j’ai remarqué, on a dû faire venir quelques correcteurs», a-t-il déclaré. En dehors des correcteurs, d’autres ont été sollicités le dimanche 4 juillet pour la surveillance. Dans le milieu éducatif, la responsabilité de l’Etat dans le désistement de ces enseignants est pointée du doigt.