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Mairie de Libreville : L’opposition dénonce une «déconcentration déguisée»
Publié le vendredi 2 juillet 2021  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
La porte-parole de la cohorte des conseillers municipaux de l’opposition de la commune de Libreville, Jeanine Taty Koumba au micro
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Dépités par l’incursion intempestive et répétée dans la gestion des affaires locales de l’État central, les conseillers municipaux de l’opposition au Conseil municipal de Libreville ont décidé de se tourner vers le tribunal administratif de Libreville.

Les conseillers municipaux de l’opposition au Conseil municipal de la commune de Libreville ont marqué le 1er juillet leur réprobation face aux violations récurrentes de la Constitution et des lois et règlements, qui dénatureraient la politique de décentralisation au Gabon, par le «pouvoir PDG». Ils disent être déterminés à défendre l’institution municipale, objet depuis quelque temps déjà des dérives jugées totalitaires.

Disant s’appuyer sur les dispositions de l’article 75 de la loi relative à la décentralisation pour justifier leur démarche auprès du Tribunal administratif de Libreville, le 29 juin dernier, en vue de l’annulation de l’arrêté du gouverneur de la province de l’Estuaire convoquant la session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Libreville du 17 juin dernier, les conseillers municipaux de l’opposition, affirment que Marie-Françoise Dikoumba «n’a pas seulement contrevenu aux principes constitutionnels de la libre administration des collectivités locales par des organes élus, elle a aussi trahi la lettre et l’esprit de la loi n°1/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation».

«Que cela soit clair, le gouverneur n’a ni la qualité de convoquer une session extraordinaire du conseil municipal, ni celle de la présider. Sur ces deux points, les dispositions de la loi relative à la décentralisation sont limpides» a indiqué la porte-parole de la cohorte des conseillers municipaux de l’opposition de la commune de Libreville, Jeanine Taty Koumba.

Elle s’interroge d’ailleurs sur la nature des dispositions constitutionnelles ou législatives ayant permis à Marie-Françoise Dikoumba de s’arroger le droit de convoquer et de présider un conseil municipal, alors qu’elle n’en est pas membre. «Ne sommes-nous pas là en présence d’un excès de pouvoir flagrant ?».

En effet, l’article 63, alinéa 2 de ladite loi dispose que «les sessions extraordinaires des conseils sont convoquées par les présidents des conseils, soit de leur propre initiative, soit à la demande motivée de la moitié des membres du conseil». Or, selon les Conseillers municipaux de l’opposition, ce n’est pas le président du Conseil municipal de Libreville, ni la moitié de ses membres qui ont convoqué la session du 17 juin 2021, mais bien le gouverneur de la province de l’Estuaire.

En plus d’avoir trahi la lettre et l’esprit de la loi n°1/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation, en convoquant la session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Libreville du 17 juin dernier, le gouverneur aurait également, au plan procédural, fait montre de la même «désinvolture» vis-à-vis du règlement intérieur du Conseil municipal de Libreville dont les articles 21 et 22 indiquent la procédure à suivre en matière de discussion et d’adoption de l’ordre du jour des sessions des conseils.

«En levant immédiatement la séance après sa communication, madame le Gouverneur de la province de l’Estuaire a privé les conseillers municipaux du droit à la parole que lui garantissent les dispositions de l’article 19 de la loi relative à la décentralisation qui reconnaît au conseil municipal sa qualité d’organe délibérant. Madame le Gouverneur a enfin ignoré les procédures en vigueur en matière de procès-verbaux sanctionnant les sessions du Conseil municipal», a indiqué Jeanine Taty Koumba.

Selon les Conseillers municipaux de l’opposition, contrairement à ce que certains esprits à « courte vue ou obtus» ont tenté de faire croire à l’opinion publique, leur initiative n’a pas pour but de dénier à l’autorité de tutelle sa légitimité à exercer les différents contrôles des collectivités locales que lui confère la loi, ni de défendre la personne du Maire démissionnaire. «Ce n’est ni notre vocation au plan juridique, ni notre intérêt au plan politique. Nous ne défendons pas la personnalité physique de tel ou tel protagoniste, de tel ou tel individu, mais l’institution municipale, notre maison commune mise à mal par les dérives totalitaires d’un pouvoir qui dénature notre politique de décentralisation».
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