Annoncée par Ali Bongo, alors candidat à l’élection présidentielle anticipée d’août 2009, réaffirmée après son investiture, la construction des 5 000 logements par an n’aura-t-elle été qu’un miroir aux alouettes électoraliste ou une simple vue de l’esprit ? Pour les employés Marocains de la société Satram-EGCA qui ont manifesté, le mardi 10 juin 2014 à Port-Gentil, il n’y a plus de doute.
Arrivés au Gabon par dizaines, les employés d’origine marocaine de Satram-EGCA Gabon ont très vite été confrontés à la dure réalité du terrain gabonais. Venus dans le cadre de la construction des logements sociaux dont leur société est l’une des nombreuses adjudicataires, ces ouvriers, à les croire, n’ont pas touché leurs salaires depuis bientôt 4 mois. Aussi, ont-ils tenu à manifester leur mécontentement dans la journée du mardi 10 juin 2014. Ainsi, indique-t-on, après ceux des sociétés Haidara et Youri Service, ces travailleurs Marocains au Gabon se sont, à leur tour, insurgés contre le mauvais traitement dont ils disent être victimes ces derniers mois.
Difficulté à créer une trésorerie pour la rémunération des employés ? Enième refus de payer opposé par le gouvernement gabonais, principal maître d’œuvre du vaste projet, ou simple mauvaise foi des responsables de ladite société ? Si jusque-là aucune information n’a fuité, pour les manifestants, le mouvement d’humeur a également été motivé par leurs mauvaises conditions de travail et de vie sur le chantier devant accueillir les logements sociaux.
S’étalant sur 80 ha dont le terrassement est terminé, selon des sources port-gentillaises, la construction de logements sociaux sur le lotissement «Dorade», à Ntchengué, au sud de Port-Gentil, devrait s’achever à la fin de l’année 2015. L’entreprise EGCA est chargée de la réalisation de 827 logements de type économique à 2 et 3 chambres. Un grand nombre de ces maisons est déjà sorti de terre.
Mais, sdur la route de Ntchengué à Port-Gentil dans l’Ogooué-Maritime, c’est donc une vingtaine d’employés Marocains, Gabonais et d’autres nationalités qui ont marché pour réclamer un meilleur traitement. Faute de quoi, ont-ils menacé, les logements sociaux dont la construction a été lancée dans la citée Dorade auront bien du mal à s’achever. Pour l’heure, les employés ont dit revendiquer le paiement intégral de leurs arriérés de salaire. Pour la plupart originaires du Maroc, ce paiement équivaudra d’ailleurs, selon leur vœu, à leur retour au royaume chérifien. Drôle de situation qui, une fois de plus, vient jeter du discrédit sur ce «vaste» projet qui passe malgré tout comme une chimère et sur lequel peu de gabonais fondent encore leur espoir.