Les loyalistes ont tenu leur congrès. « Une faute grave » selon Mathieu Mboumba Nziengui, le secrétaire exécutif, qui a annoncé les exclusions de plusieurs membres historiques. Dans les mêmes heures, Bruno Ben Moubamba s’est activé sur les réseaux sociaux et dans la presse pour crier à la conspiration.
Les militants de l’UPG peuvent dire cette fois-ci qu’ils ne savent vraiment plus qui est « légitime » des deux chefs qui se sont illustrés ce week-end de pentecôte. Qui de Mathieu Mboumba Nziengui et de Jean de Dieu Moukagni Iwangou peut exclure qui ? Qui a le droit de siéger à Awendjè ? Qui finalement tient les rennes du parti ?
Vraisemblablement le Saint-Esprit n’est pas tombé sur les disciples de Pierre Mamboundou. Ils ont fait preuve, ces derniers jours, d’animosité, de rancœur, d’incompréhension, d’attaques ciblées. Une vraie guerre des tranchées.
Mais la cacophonie de ces derniers jours a eu le mérite de révéler les ambitions de chacun des protagonistes. Mais aussi de savoir qui est soutenu par qui. Il faut au moins retenir que Moukagni Iwangou et les siens ont d’ores et déjà leur place au sein de l’opposition dite « radicale » puisque Jean Ping, Moussavou King et Paul-Marie Gondjout ont fait un tour au congrès des « loyalistes ». Un soutien qui a fait dire à Bruno Ben Moubamba que « Ce sont Alain-Claude Billie bi Nzé et Frédéric Massavala animant un "cabinet noir" à la Présidence de la République (côté PDG) et les souverainistes de Jean PING qui orchestrent la tentative de destruction de l'Union du Peuple Gabonais par la promotion d'un escroc notoire (affaire de la FEGAFOOT) à la tête d'une fausse UPG soutenu par tous les médias d'état. Leur objectif ? Barrer la route au très modeste Bruno Ben MOUBAMBA ».
Du vrai Bruno Ben Moubamba qui fait presque dans la paranoïa. « Si Alain-Claude Billie Bi Nzé (porte-parole de la Présidence) continue à manipuler les dissidents de l'UPG et à verrouiller notre communication au Gabon, alors l'Union du Peuple Gabonais dévoilera les éléments sonores à sa disposition, relatifs à son opinion et à sa stratégie vis-à-vis de son Président », a ajouté l’ancien vice-président de l’ex UN.
Jean de Dieu Moukagni Iwangou qui a récemment échoué à la FEGAFOOT a choisi lui de garder le silence à toutes ces attaques? pour l'instant. Le magistrat qu’il est sait évidemment que toute déclaration faite sans retenue peut lui coûter cher.
Les jours à venir s’annoncent douloureux pour ceux des militants et des sympathisants qui croyaient encore en un ressaisissement des acteurs du parti après les départs des Nzigou Manfoumbi, Fidèle Waura et autres. Bruno Ben Moubamba promet d’user de la force et du droit pour « écraser la dissidence ».
L’UPG paye ainsi le choix de Pierre Mamboundou de ne pas préparer une succession. Ainsi, après lui il n’y a plus rien. Malgré le soutien de la famille de Pierre Le Rouge à Mboumba Nziengui et les siens, le bicéphalisme vient de prendre le pouvoir sur un parti mal en point depuis deux ans. A deux ans de la présidentielle et des législatives 2016, c’est la mort dans l’âme que les vrais héritiers de Mamboundou regardent mourir leur héritage.
