L’agence de notation financière Fitch Ratings vient de publier une analyse au sujet du nouveau programme économique de trois ans en cours de finalisation entre le Gabon et le Fonds monétaire international (FMI) au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC), après celui qui s’est achevé en juin 2020.
Selon l’agence, « Un accord avec le FMI sur une nouvelle facilité élargie de financement devrait renforcer la capacité du Gabon à couvrir ses besoins de financement extérieur et fournir un ancrage à la politique ». Ainsi, même si le financement du FMI ne sera probablement pas suffisant pour couvrir tous les besoins de financement extérieur restants du Gabon, le nouveau programme pourrait faciliter l'accès à d'autres prêts bilatéraux et multilatéraux.
Toujours selon Fitch, le nouveau programme, qui attend d’être approuvé par le conseil d'administration du FMI, réduira les incertitudes quant à la capacité du Gabon à accéder à des financements extérieurs. Exceptionnellement - mais de manière similaire à une annonce récente sur un accord avec le Cameroun - le FMI n'a pas divulgué la taille de la nouvelle facilité. Fitch suppose qu'il sera à peu près similaire à l'accord précédent, qui a pris fin en juin 2020 et s'élevait initialement à environ 642 millions de dollars (environ 347,55 milliards de FCFA selon le cours dollars ce 16 juin 2021), soit près de 4,2% du PIB de 2020, apprend-on de la note.
A en croire l’agence, les besoins bruts de financement budgétaire du Gabon s'élèveront à 7,5% du PIB en 2021 et 8,1% en 2022. Grâce au MEDC, l’agence prévoit que le pays bénéficiera d’un nouveau financement intérieur net d'au plus 1% du PIB en 2021 et moins en 2022, compte tenu du niveau d'exposition du secteur bancaire déjà élevé et la capacité d'absorption limitée du marché régional de la dette. Les besoins bruts de financement budgétaire extérieur s'élèveront, eux, à 3,8% du PIB en 2021 et 4,5% en 2022, dont une grande partie sera couverte par des prêts-projets.
Le MEDC financera, entre autres, le nouveau programme de relance économique du Gabon qui est soutenu par le FMI et qui va s’appuyer sur cinq piliers essentiels. Notamment, « réaliser un assainissement budgétaire pour assurer la viabilité de la dette tout en protégeant la croissance, l’environnement et les populations les plus vulnérables ; améliorer le cadre et la gestion des finances publiques ; renforcer la gestion de la dette publique ; consolider la stabilité et l’inclusion financières ; et améliorer la gouvernance, promouvoir la lutte contre la corruption, et instaurer un climat favorable aux affaires », énumère le FMI.
L'accord pour ce nouveau programme triennal sera soumis à l'approbation de la direction du FMI et à l'examen du conseil d'administration au plus tard le 15 juillet prochain. Une fois validée par le conseil d’administration, le Gabon pourrait obtenir du FMI, entre 2021 et 2023, des financements dont les montants restent à dévoiler.