Publié par la Fondation Mo Ibrahim en amont de l’Ibrahim Governance Week-end (IGW) 2021, tenu du 3 au 5 juin 2021, le rapport intitulé «Un an de COVID-19 en Afrique : impacts et perspectives» met en lumière les vulnérabilités structurelles révélées par la pandémie et souligne l’importance pour le continent de définir un modèle de croissance plus autonome. Pour Mo Ibrahim, fondateur et président de la Fondation Mo Ibrahim, dans cet entretien exclusif accordé à ‘Financial Afrik’, les dirigeants africains doivent saisir l’occasion de la période de relance post-pandémie, pour définir et porter un nouveau modèle de croissance pour le continent.
Quelles sont les principales conclusions du Rapport du Forum Ibrahim 2021 « Un an de COVID-19 en Afrique: Impacts et perspectives »?
Le Rapport du Forum Ibrahim 2021 démontre notamment que l’impact de la pandémie sur le continent africain a été particulièrement sévère sur les plans économique et social, que cette crise a mis en exergue les vulnérabilités structurelles des systèmes sanitaires et du modèle de croissance économique du continent, et qu’il faut donc saisir l’opportunité de reconstruire sur les bases d’un modèle rénové.
L’impact de la pandémie a en effet mis en évidence la crise sous-jacente profonde des systèmes de santé africains, due à un manque crucial d’engagement politique et budgétaire de la part des gouvernements africains. Par ailleurs, les jeunes et les femmes ont été les plus durement touchés, et les reculs enregistrés en matière d’éducation et de perspectives d’emploi aggravent les défis existants, au risque de créer de nouvelles sources d’instabilité. Enfin, le choc économique provoqué par la pandémie a mis en évidence les fragilités structurelles des économies africaines, trop souvent excessivement dépendantes de l’extérieur, tant en termes d’offre que de demande.
Cependant, je suis convaincu que toute crise présente une opportunité de changement. L’Afrique peut définir et concentrer ses efforts sur une reprise post- COVID-19 durable, à condition de renforcer l’intégration du continent, de mettre la jeunesse au cœur de la relance et de renforcer la bonne gouvernance. Cette crise mondiale est l’occasion ou jamais de construire une Afrique plus forte, plus rassemblée, plus autonome et plus autosuffisante. Il est à cet égard extrêmement encourageant de constater combien les dirigeants des institutions continentales, notamment l’Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), ont réagi de manière rapide et coordonnée à la pandémie.... suite de l'article sur Autre presse