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Absorption annoncée du RV et des SDG par le PDG: Navigation en eaux troubles
Publié le mardi 15 juin 2021  |  Gabon Review
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Sans se soucier de l’origine des actifs du Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV) et des Sociaux-démocrates gabonais (SDG, le Parti démocratique gabonais (PDG) accepte de les reprendre. Bien entendu, il ne s’intéresse guère aux conséquences de sa manœuvre sur la vie publique.

Au Parti démocratique gabonais (PDG) c’est la navigation en eaux troubles. Année après année, il recycle les recettes du passé : après Démocratie nouvelle (DN), le Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV) et les Sociaux-démocrates gabonais (SDG) vont s’y fondre. Comme il y a vingt ans, lors du sabordage du Mouvement commun de développement (MCD) et du Parti de l’unité du peuple (PUP), on parle de fusion-absorption. Autrement dit, RV et SDG vont cesser d’exister, leur patrimoine devenant de fait celui du PDG. Sans se soucier de l’origine de ces actifs, l’ex-parti unique accepte de les reprendre. Sans se poser la question de l’imprégnation des élus à ses valeurs, il consent à en faire des cadres. Bien entendu, il ne s’intéresse guère aux conséquences de sa manœuvre sur la vie

Déni de réalité voire duplicité

Certes RV et SDG se définissent comme des soutiens du président de la République. Certes, leurs élus travaillent main dans la main avec ceux du PDG. Certes, les modalités de fusion sont prévues par la loi. Mais, d’un point de vue démocratique, comme aux plans éthique et moral, l’opération en cours pose question. Visant une réduction du nombre d’acteurs politiques, elle peut être comprise comme une limitation déguisée du droit à la liberté d’association. Est-ce une garantie pour la vitalité du jeu politique ? On peut en douter. De plus, RV et SDG ont toujours été présentés comme des émanations voire des faux-nez de la défunte Association des jeunes émergents volontaires (Ajev). De notoriété publique, ces partis furent les principaux bénéficiaires des indélicatesses dénoncées dans le cadre de l’opération Scorpion. Comment le parti au pouvoir peut-il lier son avenir à celui de probables receleurs ? Est-ce un pied de nez à l’exécutif et à l’autorité judiciaire ? Ou une façon de s’en désolidariser ?

Même si RV et SDG n’ont jamais été mis en cause, on est fondé à douter de la volonté de l’exécutif de clarifier les règles de financement des partis. Quand bien même leurs élus demeurent libres de tout mouvement, on peut s’interroger sur la sincérité de l’engagement à lutter contre la corruption. En clair, la position du PDG tient du déni de réalité voire de la duplicité. En se situant sur le seul terrain du droit, l’ex-parti unique feint d’ignorer une réalité : conjuguée à une tentation hégémonique, sa propension à faire peu de cas de la vertu rappelle les sombres heures du parti-Etat. Si cette pratique politique lui a permis de conserver le pouvoir, elle n’a favorisé ni le progrès social ni l’enracinement de la démocratie. Pour toutes ces raisons, les fusions annoncées ne peuvent contribuer à restaurer la confiance. Bien au contraire.

Quel message par ces fusions ?

En novembre 2019, à la faveur du démantèlement de l’Ajev et à la suite de l’audit de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), des révélations furent faites. On avait alors parlé d’un trou de 85 milliards de nos francs. Des noms de coupables ou complices présumés furent cités, notamment Tony Ondo Mba et Juste Louangou Bouyomeka, respectivement président de RV et de SDG au moment des faits. Or, durant les élections couplées d’octobre 2018, ces partis s’étaient illustrés par une débauche de moyens à faire pâlir le PDG de jalousie. Depuis lors, l’opinion cherche à comprendre les circuits de financement de la vie publique. Si elle attend les explications de la justice, elle escompte une suite politique. La fusion constitue-t-elle une réponse à ces demandes ? A moins d’accuser le PDG de promouvoir la corruption, l’impunité et la mal-gouvernance, on ne saurait répondre par l’affirmative.

Visiblement, le parti d’Ali Bongo rêve d’une recomposition du paysage politique. Mais, de par sa position, il ne peut se moquer de la morale. Il ne peut ne pas tenir compte du contexte. En démocratie, la liberté d’association est totale. Principe à valeur constitutionnelle, elle ne peut être limitée pour des raisons bien connues : sécurité nationale, intégrité territoriale, sûreté publique, prévention du crime, notamment. Y sommes-nous ? Que nenni…En conséquence, personne ne militera pour des mesures de rétorsion contre RV et SDG. N’empêche, on ne peut faire comme si Tony Ondo Mba n’était pas accusé de «corruption, blanchiment de capitaux», comme si Juste Louangou Bouyomeka n’était pas cité parmi les bénéficiaires des largesses de Christian Patrichi Tanasa, actuellement en détention préventive pour des malversations financières supposées. Alors, chers camarades, une seule question : quel message voulez-vous envoyer par ces fusions ?
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