Le président RD congolais a été contraint de renoncer à briguer le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU – siège réservé à l’Afrique centrale à partir de 2022, laissant le champ libre au Gabon dont la candidature est soutenue par l’Union africaine (UA).
C’est un peu la réédition de David contre Goliath. Le Gabon, pays de 2 millions d’habitants, a fait plier la RDC, forte de 80 millions de citoyens.
Lors du conseil exécutif organisé les 3 et 4 février derniers, la candidature de Libreville avait officiellement reçu le soutien de l’UA. Mais la RDC avait malgré tout décidé de déposer fin mai, provoquant un tollé dans les rangs de l’UA.
« Le président en exercice de l’UA [Union africaine] ne peut pas être celui qui bafoue les règles de l’organisation », explique un ministre des Affaires étrangères d’Afrique australe. D’autant que le président RD congolais est accusé de vouloir occuper un siège au Conseil de sécurité de l’ONU pour des raisons strictement personnelles. Anticipant une élection présidentielle chaotique, il y verrait un moyen de prévenir d’éventuelles sanctions internationales à son endroit.
Ces derniers jours, les autorités gabonaises se sont fortement mobilisés. Les ministres gabonais des Affaires étrangères, Pacôme Moubelet Boubeya, et de la Défense, Michaël Moussa, ont activé leurs réseaux.
Mais le plus actif a été le président Ali Bongo Ondimba qui a multiplié les coups de téléphone à ses pairs mais aussi auprès de quelques chefs d’Etat à l’international. Avant un échange – sans doute décisif – début juin avec le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qu’il a – diplomatiquement mais fermement – invité à remettre de l’ordre dans la maison commune.