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Il faut conjurer la malédiction qui frappe le maire de Libreville !
Publié le mardi 8 juin 2021  |  LaLibreville.com
Eugène
© Gabon Review par DR
Eugène M’ba (au milieu) et ses adjoints sont attendus sur la question des effectifs pléthoriques de la mairie de Libreville.
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Editorial.

Emporté par un probable scandale de détournement de fonds publics, Eugène M’Ba a jeté l’éponge. La décision sera officielle le 17 juin prochain à l’issue d’un conseil municipal convoqué par le gouverneur de l’Estuaire.

Présenté lors de son élection comme « Monsieur Propre », Eugène M’Ba s’apprête à subir le même sort que son prédécesseur, Léandre Nzué, lui aussi contraint de démissionner en septembre 2020 suite à des accusations de corruption. Il dort depuis en prison.

Ironie de l’Histoire, la décision d’Eugène M’Ba intervient la semaine même où l’on apprend que Jean François Ntoutoume Emane, qui fut maire de Libreville de 2007 à 2014, a été reconnu coupable de corruption par la Cour d’appel de Paris dans un arrêt du 25 mai dernier. L’ex-édile s’était fait payer son voyage de noce et autres frivolités par la société qu’il avait choisie pour construire le Grand marché de Libreville. Un éléphant blanc, un de plus, qui ne verra jamais le jour.

C’était en 2009. Dix années plus tard, rien ou presque n’a changé. Léandre Nzué, Eugène M’Ba… à croire qu’une malédiction frappe celui qui revêt l’écharpe de maire de la capitale.

Cette pathétique série pourrait prêter à rire si l’enjeu était mineur. Or, il ne l’est pas. Libreville concentre un tiers de la population totale du Gabon. Ses habitants sont las d’attendre que les routes soient réparées, que l’eau et l’électricité fonctionnent normalement, que les transports soient fluides, que la sécurité soit effective partout…

En lieu et place de décisions susceptibles de changer en mieux leur quotidien, ce sont des convocations judiciaires qu’on leur présente : celles à l’attention de ceux qui leur promettent monts et merveilles du temps de l’élection et finissent une fois en fonction par mettre la main dans le peau de miel.

Trop, c’est trop. Le mauvais sort qui frappe les édiles de Libreville doit être conjuré. A moins qu’il ne s’agisse pas complétement d’un hasard. Probablement même.

C’est pourquoi certaines procédures doivent être revues, notamment en matière de recrutement, qu’il s’agisse des collaborateurs de cabinet ou des agents administratifs, en matière de chaîne de dépense ou encore de passation de marchés publics ou de marchés de gré à gré.

Encore que, dans le cas d’Eugène M’Ba, les institutions ont parfaitement fonctionné. Dès lors que la procédure a été violée, les corps d’inspection et la Justice ont aussitôt fait leur travail avec célérité et efficacité. Il faut le reconnaître et le saluer.

Ensuite, et peut-être surtout, les critères de sélection, permettant d’identifier le futur maire de Libreville, doivent être revus. Il faut, cette fois-ci, s’assurer que l’impétrant fera preuve à la fois de compétence et de probité. Qu’il soit non seulement qualifié pour le poste, mais aussi qu’il ait un projet, une ambition pour la capitale. Il faut en finir avec les faux-critères de sélection qui ont prévalu jusque-là, comme l’appartenance à telle ou telle ethnie ou l’affiliation à tel ou tel clan. On voit où cela mène.

D’ici la fin juin, Libreville aura un nouvel édile. Cette fois-ci, ceux à qui il appartient de sélectionner le bon candidat n’auront plus droit à l’erreur… de casting. Il ferait bien, partant, de méditer cette citation d’Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
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