Pour coller à la célébration, le 5 juin de chaque année, de la Journée internationale dédiée à la lutte contre ce phénomène, les experts du Fonds des Nations unies pour l’alimentation (FAO) se sont récemment rendus à l’École nationale des eaux et forêts (Enef) où ils ont sensibilisé les étudiants sur la lutte contre la pêche illicite, non déclarée, non réglementée qui, selon eux, ferait perdre plusieurs millions de francs au Gabon notamment.
Prévue tous les 5 juin, la Journée internationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INDNR) a été célébrée la semaine dernière dans la commune d’Akanda, à l’École nationale des eaux et forêts (Enef). La veille, Lionel Kinadjian, représentant par intérim du Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, qu’accompagnaient des experts de la FAO, a entretenu les étudiants sur l’impact d’un «fléau» qui ferait perdre plusieurs centaines de millions de francs CFA à de nombreux pays africains, et au Gabon en particulier.
La FAO estime en effet que la pêche INDNR est responsable des pertes de 11 à 26 millions de tonnes de poisson pour une valeur marchande de 10 à 23 millions de dollars US. «Pour lutter contre cette exploitation illicite des ressources halieutiques, la FAO a élaboré plusieurs instruments, entre autres, le code de conduite pour une pêche responsable (1995) et l’accord sur les mesures de l’État du port», a informé Lionel Kinadjian, expliquant que ces deux initiatives ayant vu le jour respectivement en 1995 et en 2009 ont «un caractère contraignant», d’autant que les États membres sont soumis à des obligations de refus d’accès au port des navires suspectés de pêche INDNR. Ces outils impliquent également que les États parties échangent leurs informations en vue de mener à bien leurs missions de suivi, contrôle et surveillance des pêches dans leurs juridictions nationales.
Au cours de cette journée de sensibilisation, les experts de la FAO ont notamment édifié les étudiants du Département Pêche, Aquaculture et Écosystèmes aquatiques sur les causes et les conséquences de la pêche INDNR, mais également sur les solutions permettant de lutter contre «cette mauvaise pratique qui met en péril la durabilité des stocks de poisson et le bien-être des écosystèmes marins».
Satisfaction des étudiants et des enseignants
«En tant qu’étudiants et enseignant dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture, cette journée de sensibilisation sur la pêche illicite et d’initiation à l’aquaponie avec les experts de la FAO nous a permis d’être davantage édifiés sur certaines connaissances indispensables dans l’exercice de nos différentes activités au quotidien», a déclaré Géovane Ayamar Nziengui Djiembi, chef du Département.
Après la phase de sensibilisation, les étudiants ont pris part à une session d’initiation théorique et pratique sur le développement de l’aquaponie, à travers le système pilote d’élevage de poisson érigé au jardin de démonstration de la FAO.
Cette année, la Journée internationale de lutte contre la pêche INDRN a été célébrée sous le thème : «La pêche durable nous concerne tous». À la FAO, l’on considère qu’il cet évènement est «une occasion importante pour mettre en lumière les efforts entrepris à l’échelle mondiale, régionale et nationale visant à lutter contre la pêche INDNR, mais également d’attirer l’attention sur les menaces que représentent ces activités pour l’utilisation durable des ressources halieutiques».