Le directeur du maire de Libreville a signé, le 27 mai, un communiqué pour le moins curieux. Dans un pays où les marches de soutien et autres motions de soutien sont légion, Guy Amour Moutoucky, s’exprimant au nom de son patron, Eugène Mba, a catégoriquement récusé «une manifestation de soutien» à l’endroit de celui-ci, promettant de sévères sanctions, conformément aux textes et règlement en vigueur.
Les autorités municipales de la commune de Libreville ont produit, le 27 avril, un communiqué interdisant toute manifestation visant à apporter un quelconque soutien au maire Eugène Mba. Les déterminismes de cette communication signée par le directeur de cabinet de l’édile, Guy Amour Moutoucky, sont à rechercher dans le projet de certains responsables municipaux d’organiser une manifestation de soutien à l’élu local.
Le texte n’évoque nulle part les motivations de ceux qui envisageaient ces manifestations en y associant des leaders syndicaux. Mais, cela va sans dire, la manifestation de soutien manigancée était en lien avec les récentes révélations de la presse relatives à une tentative de détournement de quelques centaines de millions de francs CFA (lire «Pour une bizarrerie de 337,9 millions de FCFA, Eugène Mba ira-t-il à ‘’Sans-Famille’’ ?») . D’autres médias ayant crié à une cabale contre l’édile de la capitale gabonaise, il n’en fallait pas plus pour que quelques-uns de ses aficionados, cupidement intéressés, en viennent à envisager une marche ou un sit-in de soutien. Pourtant, le service de communication de l’Hôtel de ville avait déjà, péremptoire, taxé ces révélation d’«allégations légères et mensongères».
La note du maire interdisant toute action publique de parti-pris qualifie les projets de manifestation de «dérive que rien ne saurait justifier». Dans la foulée elle condamne «vigoureusement et sans réserve une telle initiative». De même, appelant au ressaisissement, le maire «exprime sa vive réprobation quant à d’éventuelles autres actions poursuivant les mêmes objectifs». Des sanctions ont été annoncées, le cas échéant.