Faisant l’inventaire pilote et de mise à jour de la liste indicative du Gabon, les parties-prenantes à l’atelier de restitution ont opté pour l’intégration des chutes de l’Impératrice Eugénie, près de Fougamou, dans cette liste. Le site aurait une valeur universelle exceptionnelle, critère permettant par ailleurs, de le soumettre pour inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec la Commission nationale gabonaise pour l’Unesco, le Gabon a entrepris d’actualiser sa liste indicative. «C’est-à-dire, les biens que le Gabon aimerait inscrire sur la liste du patrimoine mondial», a annoncé Claudine Augé Angoué, anthropologue consultante Unesco. Pour ce faire, a-t-elle expliqué, un travail préalable a été effectué pour trier les biens susceptibles de représenter la culture gabonaise. Mené sur le terrain par les chercheurs de l’Institut de recherche en sciences humaines (IRSH), le travail a révélé «qu’il y a beaucoup de biens du patrimoine gabonais». «Il est question de voir s’ils répondent aux critères de Valeur universelle exceptionnelle. Ça suppose qu’ils ont été étudiés comme objet scientifique et puis on va voir si ces études montrent la qualité universelle de ces biens. C’est-à-dire que chacun en dehors du Gabon peut se reconnaître dans les biens», a-t-elle expliqué.
Selon l’anthropologue consultante Unesco, le bien qui pourrait dans l’immédiat répondre aux critères de Valeur universelle exceptionnelle (VUE) est le site des Chutes de l’Impératrice de Fougamou. «Il s’agit principalement d’un bien qui au départ est considéré comme bien naturel. C’est ce site en particulier que nous avons retenu parce qu’il correspond aux critères indiqués par l’Unesco», a renchéri Ludovic Obiang, directeur de l’IRSH. Ce site, a-t-il souligné, devrait être proposé au ministère de la Culture qui devrait l’inscrire sur la liste indicative du Gabon pour une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. A côté des Chutes de l’Impératrice, un accent a été mis sur les Grottes de Bongolo et deux anciens sites missionnaires que sont Saint-Martin des Apindji et Notre Dame des Trois Épis de l’Équateur de Sindara. «Voici donc les trois catégories de site que nous proposons sur l’inscription de la liste nationale au moins, au mieux sur la liste de l’Unesco», a-t-il déclaré.
«Nous sommes au bout d’un très long partenariat avec le ministère de la Culture et l’Unesco. Et ce long chemin nous a permis aujourd’hui d’en arriver à cette identification. Il y avait un existant et notre travail était de partir sur ce que le ministère de la Culture avait identifié comme sites naturels ou culturels possible, susceptibles d’être inscrits. Maintenant, devant les circonstances, il a fallu resserrer nos perspectives et nous focaliser sur deux ou trois sites possibles. Nous avons choisi pour des raisons pratiques et logiques, de mettre l’accent sur les Chutes de l’Impératrice», a souligné Ludovic Obiang. La liste indicative actuelle, compte 7 biens dont un bien naturel, le parc national de l’Ivindo ; un bien culturel, l’ancien hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné, et cinq biens mixtes. Notamment, l’écosystème et paysage culturel pygmée du massif de Minkébé, les grottes de Lastourville, le parc national des Monts Birougou, le parc national des Plateaux Batéké et le parc national de Moukalaba-Doudou.